A presque un mois des élections législatives, le gouvernement sortant multiplie les déclarations sur la transparence de cette consultation, la seconde au Maroc après le ‘’printemps arabe’’ en 2011. En face, les partis engagés dans ces élections sont pour le moment beaucoup plus préoccupés par leur »temps d’antenne » lors de la campagne électorale.
Les prochaines élections législatives seront « transparentes » et « crédibles » pour consolider le processus démocratique et mettre en place des institutions « fortes » au Maroc, a affirmé jeudi le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Mustapha Khalfi. Selon le représentant du gouvernement sortant, »le Maroc avance vers l’organisation de ces élections dans le cadre de la loi et le dialogue avec les partis politiques pour résoudre toutes les problématiques en rapport avec ce scrutin ». Dans un point de presse à l’issue d’un Conseil de gouvernement, il a insisté sur la »mobilisation nationale » pour réussir ce scrutin. Pour autant, le même enthousiasme n’est pas très perceptible au sein des 32 partis en lice pour ce scrutin, en particulier les principales formations politiques. Celles-ci ont critiqué la répartition du temps d’antenne accordé aux partis politiques sur les médias publics lors de la campagne électorale. La répartition du temps d’antenne dans les médias publics des 32 partis engagés dans ces élections s’est faite mercredi. »Le gouvernement est également soucieux de garantir une couverture équitable de la campagne électorale », affirme Mohammed Ghazali, secrétaire général du ministère de la Communication.
Les grosses cylindrées au RDV
Et, au regard de la loi électorale et la législation en cours, au Maroc, le temps d’antenne des différentes formations politiques est comptabilisé en fonction de leur représentativité au sein du Parlement. Ils sont donc divisés en trois groupes avec au premier rang les partis disposant d’un groupe parlementaire (PJD, USFP, PAM, Istiqlal,…, puis ceux présents au parlement, et les partis n’ayant pas de représentants au Parlement (PSU, P.A, PL, PND…). En fonction de cette classification, le 1er groupe aura droit à un temps d’antenne total de 21 minutes lors de la campagne électorale, ainsi que 3 minutes de couverture de ses meetings électoraux et un passage de 5 min lors des journaux télévisés et radiophoniques. Le 2e groupe aura droit à un temps d’antenne global de 5 minutes, avec deux autres minutes pour la couverture de rassemblements de campagne et un passage de 5 minutes dans les journaux (TV+radio).
Les petits partis handicapés, Ennahdj boycotte
Quant aux partis non représentés au Parlement, ils ont eu 9 minutes d’antenne, 2 minutes de couverture de meetings et un passage de 3 minutes dans les journaux télévisés et radiophoniques. Mais, cette répartition, a été vivement et largement critiquée par les partis politiques. En plus, la séparation des partis en lice pour ce scrutin en trois groupes est perçue comme une ségrégation entre grands et petits partis, ou une »catégorisation »des formations politiques entre grands et petits. Cette classification est même qualifiée par les petits partis d »’handicapante ». Un parti politique, Ennahdj Eddimocrati (La Voie Démocratique) a boycotté ces élections, alors que le Parti Libéral s’est retiré.