Le prince Moulay Hicham Al Aloui, dit le prince Rouge pour sa farouche opposition au makhzen, a été expulsé de Tunisie samedi. Raisons invoquées: politiques.
Le prince Moulay Hicham a été expulsé samedi de Tunisie où il devait donner une conférence. Selon la presse tunisienne, il se trouvait à la piscine d’un hôtel où il était arrivé samedi lorsque des policiers sont venus lui demander de les accompagner dans sa chambre. Là, ils lui ont demandé de prendre ses affaires, et a été ensuite emmené au commissariat où son expulsion de Tunisie lui avait été notifiée. Toujours selon la presse tunisienne, il avait été expulsé sur un vol d’Air France vers Paris. Cependant, le prince marocain avait demandé sans l’obtenir un ordre d’expulsion écrit. La police a accepté cependant de lui expliquer que »rien ne lui était reproché, si ce n’est que la décision est politique. » Moulay Hicham Al Aloui devait animer une conférence sur »la gouvernance et les défis sécuritaires dans trois pays arabes: le Maroc, l’Égypte et le Yémen. » Cela aurait irrité Rabat, qui aurait demandé son expulsion de Tunisie ? Pourtant, ce chercheur à l’université américaine de Stanford avait une grande estime pour la révolution de Jasmin, qui avait emporté en Tunisie le régime de Benali et fait tâche d’huile dans certains pays arabes, dont le Maroc. Critiquant le régime marocain, il avait estimé que Mohamed VI a abandonné la »logique démocratique » et la modernisation pour aller vers un renouvellement de façade avec les islamistes du PJD. Pour Moulay Hicham, »le palais épuise les élites. » Dans son livre »le journal d’un Prince banni » paru en avril 2014, il avait assuré que la vraie exception politique dans le monde arabe n’est pas le Maroc, mais la Tunisie. »La vraie exception du monde arabe c’est la Tunisie, et ça le reste. Mais la fascination pour l’autoritarisme dans la région s’est cassée' »‘, a t-il précisé.