Le gouvernement marocain a souligné qu’il ne céderait à aucune pression, marchandage ou chantage » et qu’il s’emploiera à garantir et à préserver les droits de l’Etat en la matière et à sauvegarder les droits des employés conformément à la loi.
Rien ne va entre le raffineur SAMIR et le gouvernement marocain, malgré les tentatives de contenir le conflit. L’administration fiscale et douanière du Maroc vient de demander de recouvrer une créance fiscale estimée à 1,2 milliard d’euros (13 milliards de dirhams). La « SAMIR » fait face à une rupture de stock en pétrole brut, malgré qu’elle ait l’obligation légale d’avoir en permanence un stock de sécurité. La société serait ainsi confrontée à des difficultés financières l’empêchant de poursuivre son activité normale. A ce propos, la Direction Générale dément dans un communiqué l’arrêt définitif du raffinage et confirme que l’activité continue selon les programmes établis. « Les actionnaires et les responsables de la société sont déterminés à poursuivre les efforts pour renforcer l’industrie du raffinage, pôle national stratégique pour le pays », indique-t-on.
Le ministre marocain de la Communication, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi a indiqué mercredi dernier que le gouvernement a pris « toutes les mesures pour garantir l’approvisionnement régulier du marché produits pétroliers raffinés, ajoutant qu’il (le gouvernement, Ndr) « ne céderait à aucune pression, marchandage ou chantage » et qu’il s’emploiera à garantir et à préserver les droits de l’Etat en la matière et à sauvegarder les droits des employés conformément à la loi. De son côté, le ministère marocain de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement avait indiqué que devant les défaillances de la SAMIR qui a procédé le 6 août 2015 à l’arrêt de la production de produits pétroliers raffinés, les autorités publiques sont décidées à prendre toutes les dispositions et les mesures légales pour se prémunir contre ces manquements dans le futur de la part de la Société anonyme marocaine de l’industrie de raffinage présidée par Cheikh Mohammed Houssein Al Amoudi. Ce dernier a entamé des négociations avec les officiels marocains sans toutefois aboutir à une entente.
Une dette de près de 40 milliards de dirhams
Le gouvernement a égrené à M. Al Amoudi le chapelet des abus à l’origine de la situation financière catastrophique du raffineur, qui ont causé l’arrêt de la production de produits pétroliers raffinés, un arrêt dont la décision a été prise de manière unilatérale par la SAMIR. M. Al Amoudi, 2e fortune d’Arabie saoudite et patron de Corral Petroleum Holdings qui détient les deux tiers de la SAMIR a annoncé une augmentation de capital, mais pas avant la mi-octobre alors que la société croule sous une dette de près de 40 milliards de dirhams, dont une bonne partie est devenue exigible. L’administration fiscale et douanière du Maroc vient de demander une saisie arrêt afin de recouvrer une créance fiscale estimée à 13 milliards de dirhams (1,2 milliard d’euros).
Pour sa part, le Groupement des pétroliers du Maroc (GPM) planche déjà sur l’option d’un marché sans raffineur. La Samir, deuxième groupe du Maroc par les facturations, est une ancienne entreprise d’Etat mise en bourse en 1996 et privatisée en 1997 par rachat de 67% du capital par Corral. Elle assure les deux tiers des approvisionnements en carburants du pays. A quelques mois de la libéralisation des prix à la pompe, le scénario de la faillite de la SAMIR est désormais une hypothèse plausible. Pour les professionnels, la recapitalisation annoncée, si elle se concrétise, ne servira qu’à apurer les dettes de la compagnie. Toutefois, les sociétés de distribution des carburants ont intensifié leurs réunions pour garantir l’approvisionnement du marché en permanence, après l’arrêt d’une unité de production. Le gouvernement marocain a assuré que « l’approvisionnement du marché national en produits pétroliers est garanti ».