Le marché marocain de la distribution des produits pétroliers est libre depuis mardi, 1er décembre. Les distributeurs fixent dorénavant leur marge, les consommateurs ont le choix où faire le plein, mais les inquiétudes sur l’état des stocks et les hausses des cours du brut inquiètent.
«Les prix sont dès aujourd’hui fixés par chacun des opérateurs selon ses charges, qui prennent notamment en compte les cours du pétrole sur le marché international et la valeur du dollar, ainsi que leur politique commerciale », explique le président du Groupement des pétroliers du Maroc (GPM), Adil Ziadi. Il ajoute que »les opérateurs sont bien préparés et la concurrence va certainement profiter aux consommateurs en termes de qualité des produits et de services, mais aussi de prix. » Cité par »Le Matin Eco », il estime que »les prix s’inscriraient en légère baisse ces jours-ci, en raison de cours pétroliers favorables à l’international. Les prix auraient pu être plus bas si le dollar ne s’était pas autant apprécié », précise-t-il.
Nuages sur les stocks
Mais cette euphorie des distributeurs est légèrement assombrie par l’arrêt de la production de l’unique raffinerie du Maroc, la Samir, en butte à de grosses difficultés financières. « L’arrêt de la Samir, qui assurait – pour un volume de 500.000 m3 – près de la moitié des 60 jours de stock stratégique du pays (30 jours chez la Samir et 30 à 40 jours chez les distributeurs, met le marché sous pression. La hantise d’une rupture de stock, notamment en période hivernale, est réelle, selon des distributeurs. Le GPM met en avant deux options face à cette situation. Selon L’Economiste, qui cite un membre du GPM, »la première est que l’Etat reprenne en main les 500.000 m3 de capacité de stockage de Samir pour les mettre à disposition des opérateurs du marché » », et, si »cette option n’est réalisable – compte tenu du caractère privé du raffineur – la tutelle doit impérativement se trouver d’autres moyens pour réduire la pression sur le stock des distributeurs. »
La hausse des cours, la grande inconnue de la libéralisation
L’autre inconnue de cette libéralisation des prix à la pompe, est celle d’une hausse fulgurante des cours du brut sur le marché international. Les distributeurs n’ont, sur cette éventualité, aucune solution. »Sincèrement, nous n’avons rien prévu à ce jour. Globalement, en se référant à des études internationales, les prix à la pompe devraient rester à des niveaux abordables vu que les cours du pétrole ne dépasseraient pas les 60 dollars en moyenne les deux, voire trois prochaines années, à moins qu’un événement majeur vienne bouleverser le marché. Là alors, je crois que c’est l’État qui interviendrait », indique le président du GPM.