Les partis Authenticité et Modernité (PAM), de l’Istiqlal (PI) et du Progrès et du socialisme (PPS) ont appelé à la nécessité de revoir la loi sur les partis politiques, afin de répondre à l’esprit du choix démocratique apporté par la Constitution, d’assurer l’autonomisation des partis et de renforcer leurs fonctions constitutionnelles et politiques en matière d’encadrement des citoyens.
Dans un mémorandum sur les réformes politiques et électorales, ces partis de l’opposition ont insisté sur l’impératif de conclure un nouveau contrat politique et de capitaliser le haut niveau de patriotisme généré par la pandémie du coronavirus, afin de mener des réformes politiques et institutionnelles, de renforcer les rôles constitutionnels des partis et d’entreprendre une rupture avec certaines pratiques qui portent atteintes au processus politique et démocratique.
Ils ont, également, plaidé en faveur “d’un remodelage de la relation des médias publics avec les partis politiques, en soutenant le pluralisme politique, l’ouverture sur les divers courants d’opinion et d’expression, le renforcement de la présence des médias politiques dans les programmes d’information et les magazines, le changement de l’approche stéréotypée dans le traitement de la matière partisane et politique et l’accompagnement du champ politique, social et économique actuel et de ses diverses interactions”.
Concernant l’instance chargée des élections, les trois partis ont proposé de créer la commission électorale nationale régie par la loi en tant qu’organe chargé de la coordination, du suivi et de l’accompagnement du processus électoral, ayant un caractère mixte et composée de comités provinciaux.
S’agissant du jour du scrutin, le mémorandum propose la détermination de la date du scrutin dans le cadre de la commission électorale nationale après des concertation et un dialogue avec les partis politiques et la tenue des élections communales, régionales et législatives en même temps, afin d’augmenter le taux de participation et rationaliser les ressources financières et humaines, appelant également à organiser le scrutin électoral un mercredi au lieu du vendredi.
Sur un autre registre, le document recommande de maintenir le mode de scrutin “uninominal/de liste” pour les élections communales. Ce dernier est à appliquer dans les communes dont le nombre d’habitants dépasse les 50.000, alors que celles où le nombre n’atteint pas ce seuil peuvent, également, opter pour le scrutin de liste, à condition que le siège de la préfecture y soit situé, soulignent les trois partis, proposant d’adopter le scrutin uninominal dans le reste des circonscriptions électorales.
Ils ont aussi proposé de renforcer la participation des femmes et des jeunes en adoptant des listes régionales dédiées aux femmes et aux jeunes pour remplacer la liste nationale, tout en augmentant le nombre de sièges qui étaient consacrés aux listes nationales, dans la perspective de réaliser la parité et tenir compte de la représentativité des cadres et compétences, ainsi que des Marocains résidents à l’étranger.
Les trois formations ont dans ce sens revendiqué la consécration juridique de la représentativité féminine au sein des conseils des préfectures, des provinces et des chambres professionnelles et la consolidation de la représentativité des jeunes dans les élections communales, outre la création d’un Fonds de soutien à la participation politique des jeunes, à l’instar de celui d’appui aux compétences politiques des femmes.
Concernant les listes électorales, les partis de l’opposition ont appelé à l’encouragement de la participation des jeunes, à travers l’inscription d’office dès l’âge de 18 ans, de même que l’organisation de campagnes de dépôt des demandes d’inscription ou de modification d’inscription tout au long de l’année via internet, en plus de la radiation automatique des personnes décédées.
En outre, il a été proposé un seuil électoral et financier unifié à 3%, quelles que soient la dimension et la nature de la circonscription électorale concernée. Le PAM propose, de son côté, la suppression totale du seuil électoral.
Abordant le droit de se présenter à la présidence des conseils élus, les trois partis politiques ont souligné la nécessité de se limiter aux mandataires des quatre premières listes, afin de renforcer la crédibilité du processus électoral, à même d’apporter un sens démocratique aux élections, proposant la formation des bureaux des conseils élus dans un délais de 7 jours, à partir de l’annonce des résultats.
A cette occasion, le secrétaire général du PAM, Abdellatif Ouahbi a indiqué que ce mémorandum conjoint regroupe divers questions relatives aux processus et opérations de vote, aux circonscriptions et aux listes nationales et régionales.
Il a affirmé que ce mémorandum a présenté le minimum de propositions possibles, compte tenu de la volonté des partis politiques d’examiner ce chantier à la suite des élections, aspirant ainsi à une réforme globale, juridique et réfléchie du système électoral.
Pour sa part, le secrétaire général du parti de l’Istiqlal, Nizar Baraka a révélé que le but de ce mémorandum est de présenter le point de vue des trois partis de l’opposition sur le processus électoral pour mettre en place une réforme politique forte prenant en compte la question politique au Maroc et crédibilisant les institutions élues.
M. Baraka a expliqué que l’objectif principal de ce mémorandum n’est autre que de promouvoir la participation des citoyens aux prochaines élections, ajoutant que les propositions visent à assurer une participation massive, à renforcer la représentativité des jeunes et des femmes et à garantir l’existence d’un lien entre les élus et la population au niveau régional.
De son côté, le secrétaire général du PPS, Nabil Benabdallah a mis en exergue la forte contribution politique du mémorandum dans la restauration de la confiance et de la crédibilité dans le travail politique, invitant le gouvernement à prendre des mesures médiatiques et politiques pour une atmosphère démocratique favorisant une large participation électorale.