L’Istiqlal, le plus vieux des partis marocains doit désigner un nouveau secrétaire général pour remplacer l’encombrant, Hamid Chabat. A moins de 48h du Congrès, Nizar Baraka, se présente comme le leader du changement et de la fin de la crise à l’Istiqlal.
D’ici à l’ouverture vendredi du 17eme congrès du parti, d’autres personnalités devraient s’engager dans la succession au sulfureux SG de l’Istiqlal. Nizar Baraka, ancien ministre chargé des Affaires économiques et générales (2007-2011) sous le gouvernement de Abbas El Fassi et ministre de l’Économie et des Finances (2011-2013) avec le gouvernement islamiste de Benkirane, est le candidat idéal pour les opposants à Chabat.
Lors de la présentation lundi à Rabat de son programme électoral, Nizar Baraka, en dévoilant sa feuille de route, a déclaré qu’il est là pour la réconciliation au sein du parti. Il prône dans son programme électoral ‘’le rétablissement de la paix’’ au sein du parti et ‘’la réconciliation globale, sur la base d’une autocritique.’’
Partisan de l’autocritique, il a plaidé pour l’exercice de ‘’la politique autrement’’, et, surtout, a-t-il expliqué devant un parterre de personnalités de l’Istiqlal opposées au SG sortant, dont Adil Douiri ou Yasmina Baddou, qu’il faut ‘’couper avec les pratiques de confrontation et de privilégier l’écoute et le débat dans le cadre du respect de l’autre.’’
Le congrès de l’Istiqlal devrait en principe consacrer l’élection de Nizar Baraka, le retour des sages et des anciens cadres du parti, dont Taoufi Hejira, Karim Ghellab ou Yasmina Baddou, et l’éviction de Chabat, dont les positions et les déclarations sur des sujets sensibles ont valu à l’Istiqlal d’être écarté de la majorité gouvernementale lors de la formation du gouvernement El Othmani.
Les gaffes politiques Chabat
Au mois de décembre dernier, Hamid Chabat avait affirmé que la Mauritanie était un territoire marocain. Cette déclaration avait provoqué une crise diplomatique entre Rabat et Nouakchott, et valu au SG de l’Istiqlal d’être pratiquement écarté de la vie politique dans royaume, et, surtout, d’avoir été évincé de la formation de l’actuel gouvernement.
Chabat n’en était pas à sa première sortie outrancière. Au mois de février 2016, il avait affirmé lors d’une conférence de presse que l’Algérie ‘’est colonialiste dans la mesure où (ce pays) occupe Tindouf, Hassi Massoud et Bechar ainsi que d’autres provinces qui sont à l’origine, marocaines ».
En interne, les figures historiques du parti avaient demandé son départ dans une pétition signée par 40 personnalités de l’Istiqlal, dont M’hamed Boucetta et Abbas el Fassi. Ils avaient estimé que Hamid Chabat « n’est plus capable de poursuivre sa responsabilité en tant que secrétaire général du parti ».
Deux anciens secrétaires généraux de l’Istiqlal, M’hamed Boucetta et Abbas El Fassi, ainsi qu’une quarantaine de dirigeants du parti avaient estimé que »Hamid Chabat a montré qu’il »n’était ni qualifié, ni capable de poursuivre sa responsabilité à la tête du secrétariat général du parti de l’Istiqlal. »
Nizar Baraka pour rétablir la confiance
Pour le candidat Nizar Baraka, il s’agit de rétablir la confiance du citoyen et ressouder les militants. Les actions des membres du parti seront encadrées par une charte de déontologie, a-t-il promis, ainsi que la création d’une nouvelle instance chargée du suivi du respect de cette charte.
Sur la relation avec les citoyens, son programme est axé sur la proximité et l’interaction. ‘’Les élus istiqlaliens et les membres des coordinations locales doivent se mobiliser pour encadrer le débat public et répondre aux attentes des citoyens’’, a-t-il lancé lors de la présentation de son programme électoral Et puis, il s’agit surtout, a-t-il insisté, de renforcer l’attractivité du parti et le rétablissement de la confiance des citoyens.