La justice sud-africaine a décidé d’aller vers un jugement sur le fond dans l’affaire du navire chargé de phosphates en provenance du Sahara Occidental, placé sous séquestre à Port Elisabeth depuis le 1er mai dernier sur requête du Front Polisario.
Le juge sud-africain, qui statuait sur cette affaire le 15 juin dernier, a décidé de renvoyer le dossier du navire ‘‘NM Cherry Blossom’’, transportant une cargaison de 50.000 tonnes de phosphates provenant des mines de Boukraa, au Sahara Occidental, et le maintien sous séquestre jusqu’à un procès sur le fond.
Ce bateau, parti le 27 avril de Layoune, dans le Sahara Occidental, a été arraisonné le 1er mai par la police sud-africaine alors qu’il faisait escale à Port- Elisabeth, en direction de la Nouvelle-Zélande.
Le front Polisario avait porté plainte devant un juge local contre les propriétaires du navire, transportant une cargaison de phosphates provenant du Sahara Occidental, un territoire non autonome et occupé par le Maroc.
Dans son jugement rendu jeudi, le tribunal de Port-Elizabeth a renvoyé sa décision sur le fond du litige à un futur procès dont la date n’a pas été fixée.
»Le tribunal a estimé que la République arabe sahraouie démocratique et le Front Polisario avaient pu établir a priori que le propriétaire du chargement était le peuple du Sahara occidental », a déclaré un avocat du Front Polisario, Andre Bowley. » Je dis a priori car la question sera tranchée sur le fond lors d’un prochain procès », a-t-il ajouté.
»Mes clients ont convaincu le tribunal que leur dossier est suffisamment étayé pour que le cargo reste en Afrique du Sud jusqu’au procès », a précisé l’avocat, cité par l’AFP.
Ainsi, le recours du Maroc, portant sur une demande de libération du vraquier NM Cherry Blossom, devant la Cour de Port Elisabeth a été rejeté. Le vraquier était en route pour la Nouvelle Zélande, en passant par le Cap de Bonne Espérance. Il avait été saisi le 1er mai dernier et immobilisé à Port Elisabeth sur requête d’un représentant du front Polisario en Afrique du Sud.
Selon la direction de l’Office chérifien des phosphates, il s’agissait »d’une ordonnance temporaire, de saisie conservatoire, prise par un juge sud-africain. En aucun cas il ne s’agit d’une interception, ni d’une décision de l’Afrique du Sud. La commercialisation de cette cargaison de phosphates n’est en aucun cas illégale, elle ne contrevient pas au droit international ».