Le prince marocain Moulay Hicham a indiqué dans un entretien au site tunisien »Nawaat »ne pas »spéculer » sur les raisons de son expulsion vendredi de Tunisie. Malgré sa mésaventure, la Tunisie reste, selon lui, « le seul point lumineux du Printemps Arabe’ mais sa transition se trouve dans une « phase critique ».
Dans l’entretien accordé à »Nawaat », il explique d’abord qu’il n’a pas été »arrêté ». C’est à l’hôtel qu’il a été abordé par des policiers qui lui ont signifié »qu’ils appartiennent à la sécurité de l’aéroport, et ont décliné leur identité quand j’ai demandé de voir leurs badges ».
Mais, il ajoute que ces policiers »n’ont pas précisé pour quelle raison on m’approchait, mais ils m’ont dit qu’il y avait un problème à résoudre concernant la douane. » Puis, il a été emmené à l’aéroport dans le véhicule des policiers »puisque je voulais qu’il soit clair que j’étais officiellement sous leur responsabilité en cas de n’importe quel risque pour ma vie. »
Contredisant la première version donnée par la presse locale, Moulay Hicham indique qu’il a été emmené »directement à l’aéroport » où il a été informé par le directeur d’Air France »qu’on lui avait demandé de me réserver une place pour le vol en partance vers Paris. »
Déporté vers…..Paris
A l’aéroport international de Tunis, le prince marocain exige des explications sur son expulsion. Il n’obtiendra qu’un avis d’expulsion tamponné sur son passeport, après qu’il ait exigé qu’il soit ou emmené vers l’avion menottes aux poings, ou l’apposition d’un cachet mentionnant son expulsion.
»Je leur ai dit qu’en l’absence de documentation officielle, ils devraient me mettre des menottes pour me faire monter à bord de l’avion. C’était le cachet ou les menottes. » »Après 45 minutes d’attente, ils ont cédé et ont tamponné le passeport. » »(…) le directeur d’Air France a aussi corroboré le fait qu’on me déportait sans commettre un crime. A ce moment, ils m’ont accompagné à l’avion, et je suis parti à Paris. »
Sur les raisons de cette expulsion ou ses commanditaires, Moulay Hicham explique qu’il ne s’est pas adressé »aux autorités marocaines pour savoir davantage sur ma situation, et je n’ai aucune idée concernant leur implication. » Il ajoute: »je n’ai pas envie de spéculer. »
La transition tunisienne a besoin de plus d’engagement et de participation citoyenne.
En fait, Moulay Hicham Alaoui, qui exerce à l’université américaine de Harvard, devait animer une conférence sur »la gouvernance et les défis sécuritaires dans trois pays arabes: le Maroc, l’Égypte et le Yémen ».
»Mon intervention dans ce symposium académique, sponsorisé par l’Université de Stanford, allait proposer une perspective comparative sur la transition politique tunisienne, et les défis de la consolidation de la démocratie », explique t-il, éludant une interférence éventuelle de pays du Golfe dans son expulsion de Tunisie. »Je n’ai aucune idée sur l’interférence saoudienne ou émiratie dans ces affaires académiques, et encore une fois, je n’ai pas envie de spéculer. »
Moulay Hicham maintient cependant une vision positive de la Tunisie, qui »reste le seul point lumineux du Printemps Arabe. « Dans mon cas, je crois qu’il y a eu une grande faille comme c’était le résultat d’une décision exécutive qui a contourné les contrôles judiciaire et parlementaire. La transition démocratique en Tunisie est dans une phase critique, et pour franchir ce palier, il faut plus d’engagement et de participation citoyenne. »