Les écoles du groupe turc »Mohamed El Falih », proche du leader du mouvement d’opposition »Hizmet » de Fethullah Gülen, installées depuis une vingtaine d’années au Maroc ont été sommées par le ministère de l’Intérieur de fermer leurs portes. Il semblerait qu’à Rabat, on veuille éviter une autre brouille diplomatique, cette fois-ci avec la Turquie, moins d’un mois après celle avec la Mauritanie.
Toutes ces écoles, installées dans les principales villes du pays, et qui totalisent un peu plus de 2.000 élèves, doivent fermer leurs portes dans un délai d’un mois. C’est la décision irrévocable des autorités marocaines. Dans son communiqué rendu public, le ministère de l’Intérieur marocain justifie sa décision par » la propagation de l’idéologie du mouvement Hizmet à travers le réseau d’écoles, et la diffusion d’idées contraires aux principes du système éducatif et religieux marocain ». La décision du Maroc découlerait également de missions d’inspection, suivies »d’avertissements non respectés ». Le réseau d’écoles du groupe scolaire turc »Mohamed El Falih » est présent au Maroc depuis 1994. Selon le ministère marocain de l’Education, il y a »des écarts relevés entre le programme dispensé par le groupe et le curriculum marocain. » Le même ministère marocain, cité par L’Economiste, et »sans donner plus de précisions sur la nature de ces écarts », relève également »la présence de personnel et d’enseignants turcs non autorisés. » La fermeture du groupe touchera 2000 élèves, qui vont se retrouver du jour au lendemain dans la rue. »Nous n’avons pas du tout été avisés, nous avons appris la nouvelle à travers les médias », confie à ‘’L’Economiste’’ Slimane Bouslimi, parent de trois enfants scolarisés dans l’une des trois écoles du groupe à Casablanca. Des sit-in de protestation ont été organisés dans toutes les villes où le réseau est implanté, trois écoles à Casablanca, une à Tanger, une à Tétouan et une à Fès.
Même scénario au Sénégal
Même scénario au Sénégal, où les écoles turques gérées par le groupe scolaire proche de l’opposant Fethullah Gülen ont été fermées et la gestion confiée à la fondation publique turque Maarif, fondée par le président Récep Téyip Erdogan. Sans conteste, Rabat, lié par un accord de libre échange et partenaire économique privilégié de la Turquie, ne veut pas de brouille avec Ankara, où une purge sans précédent dans tous les secteurs est menée dans le pays et en dehors après le coup d’état manqué du mois de juillet dernier. Le président turc Tayyip Recip Erdogan, chef de l’AKP, a accusé immédiatement après l’opposant Gülen, installé aux Etats-Unis, d’en être l’instigateur. Depuis, des dizaines de milliers d’arrestations sont effectuées parmi les enseignants, journalistes, militaires, fonctionnaires, et des écoles, des journaux et des TV fermées.