Entre 200 à 300 jeunes rifains membres du Hirak avaient été arrêtés à la fin du printemps à Al Hoceima.
Pas de liberté provisoire pour des prisonniers politiques marocains, originaires du Rif et poursuivis par la justice notamment pour »atteinte à la sûreté de l’Etat ». Ces militants du mouvement rifain Hirak, né en octobre dernier, avaient été arrêtés, avec plusieurs centaines d’autres en mai dernier à Al Hoceima.
Jeudi dernier, après une première audience mardi, la Chambre criminelle de la Cour d’appel de Casablanca a rejeté toutes les requêtes de liberté provisoire présentées par la défense de 21 militants du Hirak, détenus à la prison Oukacha. Le Procureur général de la Cour d’appel de Casablanca a rejeté ces demandes de liberté provisoire au profit de prisonniers du Hirak. Il avait au début de son intervention rappelé que cette audience allait être consacrée à l’examen de l’ensemble des requêtes de liberté provisoire présentées par les avocats de la défense. Il a également annoncé le report au 17 octobre prochain l’examen du dossier de ce groupe de 21 accusés, dont 3 sont poursuivis en état de liberté. Les prévenus ont comparu, pour la première fois, le 12 septembre dernier devant la première Chambre criminelle qui les poursuit pour divers chefs d’accusation.
Cinq des militants du Hirak sont poursuivis pour plusieurs chefs d’inculpation, notamment « atteinte à la sécurité intérieure de l’État », « tentatives de sabotage, de meurtre et de pillage », « préparation d’une conspiration contre la sécurité intérieure » et « réception de fonds, de donations et d’autres moyens matériels destinés à mener et à financer une activité de propagande à même d’attenter à l’unité et la souveraineté du Royaume ». Ils sont également accusés « d’ébranler la loyauté des citoyens envers l’État marocain et les institutions nationales », « la participation à l’organisation d’une manifestation non autorisée », « la tenue de rassemblements publics sans autorisation » et « la participation à un attroupement armé ». Ils encourent jusqu’à 20 ans de prison au minimum. Pour les autres militants du Hirak, ils sont poursuivis, entre autres, pour les délits « d’offense et de violence à l’encontre des éléments des forces publiques, ayant causé des blessures avec préméditation, la désobéissance armée, la détérioration de véhicules et de biens publics ».
Rejet de la demande de remise en liberté provisoire
Le procès de ces militants du Hirak a été renvoyé au 17 octobre à la demande des forces de sécurité et de l’Etat marocain qui se sont portés partie civile. Le procureur de la Cour d’appel de Casablanca a refusé la demande de liberté provisoire présentée par la défense des jeunes Rifains, arrêtés entre fin mai et début juin dernier à la suite de violentes manifestations contre la marginalisation et le sous développement dans le Rif. Les défenseurs de 18 des prévenus placés en détention préventive avaient demandé au président de la Cour une remise en liberté provisoire pour leurs clients.
D’autre part, la cour a également refusé d’accorder la liberté provisoire au journaliste Hamid El Mahdaoui poursuivi pour « manquements » à son obligation de porter à la connaissance des autorités »une tentative de nuire à la sécurité intérieure de l’Etat ».
Entre 200 à 300 jeunes rifains membres du Hirak avaient été arrêtés à la fin du printemps à Al Hoceima. Le Hirak est né en octobre dernier à la suite de la mort d’un poissonnier, broyé dans une benne à ordure alors qu’il voulait récupérer sa marchandise, saisie par la police.