Ils étaient entre 12.000 à 15.000 manifestants à avoir participé à la ‘’marche de la dignité ‘’ ce dimanche dans la capitale politique du Maroc pour demander la libération des militants du mouvement »Hirak » d’Al Hoceima. La marche, à laquelle ont participé des mouvements associatifs, dont Al Adl Wal Ihsane, a été ouverte par les parents du leader du Hirak, Nasser Zefzafi.
Le centre de Rabat-ville a été inondé ce dimanche par des milliers de manifestants venus de plusieurs régions du pays soutenir les militants du Hirak, dont plus de 80 ont été arrêtés depuis le début de la contestation sociale et politique dans le Rif, en octobre dernier, après la mort d’un poissonnier. Entre la gare de Rabat-ville, Bab Errouah, le théâtre Mohamed V, et de la Souika au Parlement, il était difficile de se mouvoir. Selon les autorités locales, cette marche nationale de solidarité au Hirak aurait mobilisé entre 12.000 et 15.000 manifestants. C’est une marche nationale presque instantanée, qui n’a été organisée par aucune des ONG locales, après un appel sur les réseaux sociaux. Cette marche de solidarité aux populations rifaines, à laquelle a assisté en force l’association islamique Al Adl Wal Ihsane, ressemblait, selon des témoins, à celles organisées par le mouvement de jeunes du 20 février, au plus fort du printemps arabe en 2011. Les parents des militants du Hirak, emprisonnés dans la tristement célèbre prison d’Oukacha à Casablanca, étaient présent à cette marche, les parents de Zefzafi ayant pris la tête de la procession. L’une des revendications des manifestants a été la libération immédiate et inconditionnelle des militants du Hirak. La marche s’est terminée en début d’après midi dans le calme.
Le gouvernement justifie les arrestations
Cette marche de solidarité au mouvement du Hirak intervient au lendemain de l’arrestation d’autres militants du mouvement, les forces de sécurité marocaines, déployées au quartier de Sidi Abed à Al Hoceima, sont pratiquement, selon des journalistes, plus nombreux que les manifestants. Sur place à Al Hoceima, les manifestations ne faiblissent pas, et sont organisées chaque soir, avec le même leitmotiv: libération des militants du Rif et satisfaction des revendications du Hrak. Parmi ces revendications, il y a notamment »l’abrogation du dahir de 1958 qui a fait d’Al Hoceïma une zone militaire », levée du »blocus économique » sur la région, un hôpital et une université, la libération des militants du mouvement, et toute la lumière sur les responsabilités ayant conduit à la mort de Mohcine Fikri, ce poissonnier mort broyé dans une benne à ordure, qui voulait sauver sa marchandise. De son côté, le gouvernement à justifié les arrestations des militants du Hirak, mais a nié avoir ‘’violenté’’ ses militants lors de leur arrestations, qui se seraient opérées dans le respect des procédures judiciaires. Au Parlement, enfin, plusieurs députés ont appelé la semaine dernière le gouvernement à libérer les militants du Hirak, dont plusieurs ont été arrêtés ces dernières 24 heures à Al Hoceima.