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Maghreb

Maroc-Rif: L’accusation de ‘’séparatisme’’ contre le Hirak était une erreur (Gouvernement)

Par Yazid Ferhat
juillet 2, 2017
Maroc-Rif: L’accusation de ‘’séparatisme’’ contre le Hirak était une erreur (Gouvernement)

L’accusation de séparatisme contre le mouvement rifain  »Hirak » porté par de jeunes de la région, est une erreur, a reconnu samedi soir le chef de gouvernement Saad Eddine El Othmani. Il a également reconnu le caractère  »pacifiste » des manifestations organisées par le Hirak contre l’injustice et l’isolement de la région.

 

Le chef du gouvernement marocain Saad Eddine El Othmani a reconnu lors d’une intervention télévisée consacrée au dossier brûlant des événements d’Al Hoceima, diffusée samedi soir par les deux chaines de télévisions publiques, que les accusations de séparatisme et de sédition portées contre le  »Hirak » étaient une  »erreur ». L’aveu est d’importance, car le gouvernement n’aurait pas dû accuser les protestataires du Rif de séparatisme, estime t-il. Il a expliqué, sur une réunion des partis de la majorité où ces accusations avaient été portées, que le communiqué officiel publié à l’issue de cette rencontre, tenue à l’appel du ministre de l’Intérieur,   »ne contient pas ces accusations ». Mais, ces accusations gravissimes  »ont été portées par des dirigeants de partis politiques », a-t-il précisé au journaliste qui l’interrogeait sur ces accusations, qui avaient aggravé la situation dans le Rif.

« Je pense que cela n’aurait pas dû être dit. Cette page a été tournée et il ne faut plus y revenir », a ajouté El Othmani, avant de concéder qu’accuser les manifestations d’Al Hoceima de séparatisme était  »une erreur ».

Des manifestations pacifiques

Ce n’est pas tout: El Othmani reconnaît également le caractère pacifique des manifestations à Al Hoceima et dans toute sa région. La mort violente et particulièrement atroce en octobre dernier d’un poissonnier dans une benne à ordure, dans laquelle il s’était introduit pour sauver sa marchandise saisie par la police, avait mis le feu aux poudres dans une  des régions  les plus pauvres du royaume. Le Hirak est né de ces manifestations de protestation contre la marginalisation de la région, l’injustice, le népotisme et la corruption des responsables locaux.

 « Je salue les gens qui ont protesté pendant plusieurs mois et qui sont restés globalement pacifiques », a dit le chef de gouvernement. Evitant de trop s’impliquer face à la violence policière qui s’était abattue sur les manifestants d’Al Hoceima depuis octobre dernier, El Othmani a seulement dit que  »des manifestants ont été frappés, mais aussi des policiers ».

Aucun geste pour les militants du Hirak

Mais, le chef de gouvernement et N.2 du Parti Justice et Développement (PJD, islamiste, modéré), ne veut faire aucun geste d’apaisement pour trouver une issue aux prisonniers du Hirak, dont les procès ont commencé à Casablanca.  « Nous n’intervenons pas dans le travail de l’appareil judiciaire, en principe je ne dois pas parler de cela, mais je dis que si les conditions de l’apaisement sont réunies, peut-être que cela va aider. Mais ce n’est pas entre les mains du gouvernement », a-t-il dit. L’élargissement des prisonniers du Rif entre les mains du roi ? Il assure seulement que les militants du Hirak, arrêtés et torturés pour avoir manifesté leur colère  »pacifiquement », comme il l’a reconnu, auront droit  »à un procès équitable.

Les procès des militants du Hirak ont débuté le 19 juin à Casablanca et devront s’étaler sur un mois. Le leader du mouvement, Nasser Zezafi comparaîtra, quant à lui, le 10 juillet prochain. Selon l’un de leurs avocats, Me Benali, la défense demandera la remise en liberté provisoire des militants, accusés notamment d »’atteinte à la sécurité intérieure ». Ils encourent de lourdes condamnations.

Selon le SG du PPS, Nabil Benabdellah, également ministre de l’Habitat, tous les maux du Rif incombent au Parti Authenticité et Modernité (PAM), et aux responsables de ce parti, proche du Palais. Le SG du PAM, Ilyas El Omari, est le président de la région Tanger-Tétouan-Al Hoeima. Nabil Benabdellah, a également demandé, comme beaucoup de partis de la gauche marocaine, la libération des militants du Hirak.

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