La répression contre les acteurs de la contestation du Rif se poursuit avec une volonté affichée des autorités marocaines d’étouffer un mouvement qui ne faiblit pas. Lundi, les forces de sécurité ont arrêté le N° 2 du Hirak,, Nabil Ahamjik et Silya Ziani, une figure militante du mouvement.
La contestation ne faiblit pas dans les montagnes du Rif et la répression se durcit ciblant les leaders du Hirak. Deux dirigeants de ce mouvement né à la suite de la mort dans des conditions horrible d’un poissonnier qui tentait de récupérer sa marchandise, ont été arrêtés lundi.
« Silya est au commissariat d’Al Hoceima », a confirmé Ali Belmezian, représentant de l’Association marocaine des droits humains (AMHD) à Al Hoceima. Nabil Ahamjik, numéro 2 du mouvement Hirak, a été également arrêté, après être entré dans la clandestinité. Après l’arrestation de Zefzafi, lundi dernier, il a avait repris le flambeau des revendications des militants du mouvement, mais restait loin des manifestations.
Nabil Ahamjik, recherché par la police, avait appelé à travers des vidéos postées sur les réseaux sociaux à la poursuite de la mobilisation pacifique malgré les arrestations fin mai à Al-Hoceïma des dirigeants du Hirak, dont Nasser Zefzafi.
Sylya Ziani, de son vrai prénom Salima, présente dans tous les rassemblements et manifestations, a été arrêtée à la sortie d’Al Hoceima alors qu’elle se rendait en taxi à Casablanca.
Étudiante, chanteuse et actrice, elle confiait avoir tout arrêté au moment de la mort de Mohsine Fikri pour se consacrer au mouvement. « Je n’ai plus le choix, il faut que ça marche », déclarait-elle à Telquel.
La principale revendication du mouvement Hirak est la fin de la marginalisation par le pouvoir central marocain de la région du Rif, et, la réalisation de projets socio-économiques.
Par ailleurs, 20 militants parmi ceux qui avaient été arrêtés depuis la reprise des manifestations au Rif fin mai, ont été présentés samedi à la Cour d’appel de Casablanca. Ils sont poursuivis pour »atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat et d’autres actes punis par la loi. »
Selon un communiqué du procureur général du Roi près la Cour d’appel de Casablanca, le Parquet général a demandé l’ouverture d’une enquête à l’encontre de ces personnes pour notamment »atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat, perception de sommes d’argent pour favoriser une activité et une propagande de nature à porter atteinte à l’unité du Royaume et sa souveraineté », et » incitations contre l’intégrité territoriale du Royaume ».
La même source souligne que les enquêtes sont en cours avec le reste des suspects, dont Nasser Zefzafi, sous la supervision du Parquet général de Casablanca.