L’organisation Reporters sans frontières (RSF) a appelé dans un communiqué rendu public lundi à l’abandon des charges contre l’historien Maati Monjib et six autres journalistes marocains poursuivis pour « atteinte à la sécurité de l’Etat ».
A la veille d’une reprise, mercredi prochain, d’une nouvelle audience dans le procès « pour atteinte à la sécurité de l’Etat » intenté contre l’historien et journaliste Maati Monjub et six autres journalistes et défenseurs des droits de l’homme, l’ONG a demandé à la justice marocaine d’abandonner les charges qui pèsent sur eux.
Les sept accusés – Maati Monjib, Samad Ayach, Maria Moukrim, Rachid Tarik et Hicham El Mansouri- sont, indique RSF, des « journalistes ou des contributeurs réguliers dans des médias marocains comme Lakome2 ou Zamane » et ils sont « membres de l’Association marocaine du journalisme d’investigation (AMJI) ».
Les autorités marocaines les poursuivent pour « atteinte à la sécurité de l’Etat » et « financement étrangers illégaux” pour avoir organisé en 2015 des formations sur le journalisme d’investigation.
« Hicham Khreibchi, connu sous le nom de Hicham Al-Miraat, ancien directeur de l’Association des droits numériques (ADN) et Mohamed Essabeur, président de l’Association marocaine pour l’éducation de la jeunesse (AMEJ) sont eux aussi poursuivis » indique RSF en relevant que si les charges sont confirmées, ils « risquent entre un et cinq ans d’emprisonnement, sur la base de l’article 206 du Code pénal marocain ».
Le procès a été reporté déjà cinq fois, « ce qui constitue déjà un supplice moral », souligne RSF en rappelant que le Maroc a reculé de deux places (133e) dans son classement mondial 2017 de la liberté de la presse.
Pour échapper aux pressions répétées des autorités marocaines, Hicham Mansouri, Samad Ayach ainsi que Hicham Al-Miraat ont quitté le territoire marocain et risquent de ce fait d’être jugés par r contumace.
« Nous sommes présents à Rabat pour réitérer notre soutien indéfectible aux sept journalistes et défenseurs de la liberté de la presse qui n’ont pas leur place sur le banc des accusés » a déclaré Paul Coppin, responsable du comité juridique de RSF. « Les autorités marocaines doivent abandonner les charges retenues contre eux et cesser de museler la presse » a-t-il ajouté.