Selon ses statuts, le Maroc ne peut intégrer la CEDEAO mais les chefs d'Etats "décideront" (Commissaire) - Maghreb Emergent

Selon ses statuts, le Maroc ne peut intégrer la CEDEAO mais les chefs d’Etats “décideront” (Commissaire)

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Après son retour à l’Union africaine (UA), le Maroc a demande à adhérer à la CEDEAO. Pour le président de la commission, les statuts ne le permettent pas mais le dossier sera soumis aux “chefs d’Etats qui décideront”. 

 

Le Roi Mohamed VI a adressé le 24 février dernier à la présidente en exercice de la CEDEAO, la présidente du Liberia Ellen Johnson Sirleaf, une demande officielle pour intégrer l’organisation. Le président de la Commission, Marcel De Souza, répond que statutairement, le Maroc ne peut intégrer la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, sans pour autant fermer la porte. Ce sera une décision politique que prendront les chefs d’Etats.

                    

Dans un entretien à l’hebdomadaire ”Telquel”, Marcel de Souza explique qu”’au vu de nos textes actuels, le Maroc ne peut pas être admis comme pays membre parce que notre communauté régionale est basée sur l’intégration économique et sur la délimitation physique à l’Afrique de l’ouest.”Il précise cependant que le dossier sera soumis “aux chefs d’État qui décideront.”

Le sommet de la CEDEAO est prévu au mois de juin prochain au Liberia, et devra statuer sur la demande marocaine. ”Le Maroc pense que l’Ouest peut être prolongé jusqu’au Nord. Nous allons voir dans quelles mesures le Maroc peut être membre de la CEDEAO”, relève son Commissaire, qui est revenu sur l’offensive de Mohamed VI pour intégrer l’un des trois grands ensembles économiques et douaniers de l’Afrique, avec la SADC et l’UMOA.

”Nous avons encore au sein de la CEDEAO de l’espace pour tous ceux qui veulent venir”, explique Marcel de Souza qui rappelle qu”’on est prêt à accueillir à bras ouverts tous les pays, pourvu que ce soit dans un esprit gagnant-gagnant.”

 

Engouement pour la CEDEAO

 

Pour lui, ”il y a un engouement pour la CEDEAO. C’est grâce à notre sérieux et à la visibilité qu’offre notre communauté que certains pays veulent nous rejoindre”.

”La CEDEAO avance dans son projet de tarif extérieur commun et d’une union douanière. C’est un aspect important pour que nos partenaires et nous-mêmes puissions donner un vrai coup de pouce à la croissance économique. Je pense que c’est la raison pour laquelle le roi a adressé sa demande”, explique encore Marcel de Souza.

La CEDEAO a été créée le 28 mai 1975 à travers un traité signé à Abuja ( Nigeria) par quinze pays de l’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Liberia, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Togo, le Cap-Vert (1976), alors que la Mauritanie a décidé de la quitter en 2000.

L’objectif de cet ensemble était au départ économique, puis les questions politiques ont fait intrusion à la suite des conflits apparus dans la région, et la mise sur pied en 1990 d’une force de maintien de la paix (ECOMOG). Avec la CEDEAO, il y a également la Communauté de Développement d’Afrique Australe (SADC), et l’Union Monétaire ouest-africaine (UMOA).

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