Un navire espagnol chargé de 35.000 tonnes de sable en provenance du Sahara Occidental a été bloqué aux Baléares sur plainte d’une association espagnole. L’affaire intervient après celle des deux navires chargés de phosphates bloqués en Afrique du Sud et au panama.
Le navire « Southwester », chargé de 4300 mètres cubes de sable avait chargé sa cargaison à Layoune, et devait la décharger au port de Majorque, aux Baléares. C’est l’association « les Amis du peuple sahraoui » dans les iles Baléares, qui a donné l’alerte et porté plainte le 23 mai auprès de la Guardia Civil espagnole pour bloquer à son arrivée le »Southwester » et sa cargaison. La plainte de l’association demande notamment aux autorités espagnoles de bloquer le déchargement de la cargaison et que le sable soit retourné à son lieu d’origine.
Catalina Rosello, représentante de l’Association, a dénoncé dans une déclaration à l’agence EFE « l’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental », qu’il s’agisse « d’un grain de sable ou de 35 000 tonnes ». Selon la plainte, le bateau transportait du sable des plages du Sahara occidental en vertu d’un contrat d’une compagnie maritime espagnole avec les autorités marocaines.
Le sable sera jeté
Le « Southwester » est à quai depuis la nuit de mardi dernier. Une manifestation devait être organisée à 12 h15 ce samedi 27 mai par »Les Amis du peuple Saharoui » contre le déchargement du navire. Le conseiller à l’Environnement du gouvernement de la communauté autonome des Baléares Vicenç Vidal, s’est opposé à ce que le sable serve à renflouer une plage des Baléares. « Nous le jetterons », a-t-il déclaré.
Cette affaire intervient après deux autres ayant impliqué des navires chargés de produits du Sahara Occidental. Fin avril dernier, un cargo marocain transportant 54.000 tonnes de phosphates destinées à la Nouvelle Zélande a été intercepté en Afrique du Sud. La cargaison saisie serait en provenance du gisement de Boucraâ, près de Laâyoune. Une semaine après, un second phosphatier appartenant à une compagnie maritime danoise et transportant une cargaison de 50.000 tonnes de phosphates, en route vers le port de Vancouver au Canada, avait été bloqué à son tour lors de son passage par le canal de Panama. Dans les deux cas, il y a eu une saisie conservatoire de la cargaison des deux navires.