Ce mois sacré de Ramadhan, qui fait monter la fièvre publicitaire et affoler les annonceurs, est devenu désormais le mois de surconsommation par excellence. Des dizaines de spots publicitaires défilent sans cesse à longueur de journée, tentant par tous les moyens de séduire le grand public.
Mais depuis que le téléspectateur algérien a pu s’ouvrir sur les chaines étrangères et constater la qualité de leurs annonces publicitaires, ce dernier est devenu plus exigent. Les annonceurs, alors, se devaient de travailler sur la qualité dans leur production publicitaire s’ils voulaient attirer son attention.
On remarquera, ces dernières années la cohabitation de spots publicitaires aux standards internationaux, avec d’autres de On remarque alors, que les grandes enseignes nationales, marquent fortement leur présence sur l’écran et dans les esprits des consommateurs, à travers un travail de qualité. Mais on retrouve aussi sur ce même écran, des spots publicitaires de moindre qualité, qui manque d’imagination et qui nous font garder les pieds sur terre.
Amina, productrice dans une boite de production audiovisuelle nous explique que la qualité d’une production publicitaire, est avant tout une question de budget. Elle affirme qu’aujourd’hui les boites de productions sont mieux équipées qu’avant. « De nos jours, les boites de productions ont du matériel de sophistiqué en terme de caméra et de lumière etc. c’est pour ça qu’on retrouve de plus en plus de boites qui font des pubs de qualité internationale », a-t-elle fait savoir. Dans sa boite, Amina travaille généralement avec des réalisateurs algériens ou franco-algériens, mais elle admet quand même, que de nombreux clients lui exigent des réalisateurs étrangers. « Les clients sont soucieux d’avoir des spots de qualité. En post-production, on a des techniciens compétents qui sont formés en local et qui font de très bon travail, mais pour la réalisation et les scénarios, il existe un grand manque en Algérie » a-t-elle expliqué.
Tomas, un réalisateur étranger installé en Algérie, fait remarquer qu’il y a eu une grande évolution dans la qualité des pubs en Algérie. Mais par contre, il déplore le manque de formation dans le domaine de la réalisation publicitaire. « Les gens qui exercent ce métier sont plus des autodidactes. Par manque de tissus professionnels, on se retrouve avec des réalisateurs qui sont bourrés de talent mais qui n’ont pas de méthodologie de travail ni de bases solides d’apprentissage » a–t-il expliqué. Il ajoute que dans le domaine de la publicité c’est très dur de trouver des réalisateurs localement. « Les gros annonceurs ont peur de s’engager avec des réalisateurs qui n’ont pas de l’expérience dans le domaine. Ils réclament souvent des démonstrations de produits déjà réalisés, que les réalisateurs locaux n’ont pas » affirme Tomas. « Pour des thèmes de publicités plus classiques, on arrive à classer ces jeunes réalisateurs algériens, mais pour les grosses productions il faut un savoir faire et beaucoup d’expériences »a-t-il ajouté.
Il est vrai que la publicité audiovisuelle est un domaine qui fait ses premiers pas en Algérie, mais qu’il ne faut pas négliger. Et ce ne sont pas petites formations de quelques mois ou même quelques jours, qu’on retrouve dans les petites annonces, qu’on pourra former une génération de bons réalisateurs. Tant que des écoles de formation audiovisuelles ne seront pas créées, le public algérien devra supporter encore longtemps les pubs bon marché.