« C’est Krim et Boussouf qui ont décidé de liquider Abane », assure Belaid Abane, souligant que Bentobal avait un pouvoir de moindre importance.
Dans son passage sur Radio M, Belaid Abane a indiqué que l’une des causes principales de l’assassinat de Abane, c’est le fait qu’il soit rentré en Algérie et qu’il ait prôné la primauté de l’intérieur sur l’extérieur au moment où Krim était dans une situation qui ne lui permettait pas de rentrer, ce qui impliquait pour lui une perte de vitesse par rapport au CCE.
Concernant le deuxième des trois B responsables de l’assassinat de Abane Ramdane, à savoir Abdelhafid Boussouf, Belaid Abane a indiqué qu’il « n’a jamais mis les pieds en Algérie pendant la révolution ». L’assassinat de Abane Ramadane, qui constitue un tournant dans l’histoire du Mouvement national et de la révolution, aurait-il pu être évité ? Pas si sûr. « Si Abane avait discuté avec les colonels, il se serait rendu à l’évidence en tenant compte des rapport de forces. Mais la mécanique était lancée. Et même s’il s’était transfiguré en marabout docile, Abane aurait été liquidé, » affirme Belaid Abane.
Evoquant l’assassinat du commandant Hadj Ali, Belaid Abane affirme que celui-ci a constitué un prélude à la liquidation de l’architecte de la Soummam. « On ne pouvait pas liquider Abane sans liquider le commandant Hadj Ali, » a-t-il dit avant d’ajouter : « Boussouf dispose d’une villa à Rabat dans un quartier chic, où il fait ses sales besognes. C’est dans cette villa que Hadji Ali a été liquidé, en présence de Krim», a-t-il ajouté comme pour rappeler que sans le consentement de Krim, Boussouf n’aurait rien osé. Sur le même sujet, Belaid Abane a rappelé que Mahmoud Cherif, avant de devenir colonel de la wilaya I, était dans un corps de goumiers et qu’il a cautionné la liquidation de Abane pour que les colonels l’aident de leur côté à se débarrasser de Hadj Ali qui n’avait jamais vu d’un bon œil son indue promotion dans les Aurès.
Pour conclure et situer la responsabilité concrète et incontestable de Krim dans l’assassinat de Abane Ramdane, Belaid Abane a indiqué que « Boussouf se sentait tétanisé devant Krim », que « Krim avait une tête au dessus des autres colonels » et que, sans son aval, jamais Abane n’aurait été assassiné.
« Mon quatrième livre sur Abane continue les trois autres »
Belaid Abane a écrit, avec le dernier livre qui vient de paraitre aux éditions El Othmania, quatre livres sur Abane Ramdane. Pourquoi ? Le neveu de l’architecte du congrès de la Soummam se défend de faire dans la répétition. « Vérités sans tabous, n’est pas un livre de plus, c’est le quatrième d’une quadrilogie.
Beaucoup pensent que je me suis répété, c’est totalement inexact. J’ai fait un premier livre, Resistance algérienne, les fusils de la rébellion, où il était question de l’adversité algéro-coloniale, soit le FLN contre la France et l’Algérie en guerre. Le deuxième, c’était un pamphlet : Benbella- Kafi-Bennabi contre Abane. Le troisième, c’est Nuages sur la révolution. Comme son nom l’indique, ce livre traite des problèmes entre dirigeants algériens et la question du pouvoir pendant la révolution. C’est trois livres ont annoncé le quatrième qui est une sorte de monographie complète et globale sur l’assassinat de Abane Ramdane. J’ai promis dans mes nombreuses conférences de dire comment, quand, pourquoi et après et ce livre répond à ces questions », explique sereinement Belaid Abane sur Radio M. « C’est Krim et Boussouf qui ont décidé de liquider Abane », a-t-il dit en souligant que Bentobal avait un pouvoir de moindre importance.