Les membres de la Fédération Algérienne du Médicament, alarmés par un projet visant à remettre en cause une mesure de soutien au générique et à la production nationale, ont demandé aux responsables de la CNAS à ne pas « scier la branche » sur laquelle est assis le système de sécurité sociale.
L’appel rendu public mercredi 29 juin intervient après des informations faisant état d’un projet de la Direction de la sécurité sociale visant à « mettre fin au système de majoration de prix pour la vente de génériques et de produits de fabrication nationale. »
L’appel signé conjointement par Abdelouahed KERRAR (UNOP), Messaoud Belamri (SNAPO), Hassiba Boulmekra (ADPHA) met vigoureusement en garde qui ruinerait tous les efforts visant à promouvoir « la consommation de médicaments génériques et, en particulier, ceux d’entre eux qui sont fabriqués localement. »
Pour rappel, le prix final du médicament intégrait une majoration de 10% pour chaque produit générique commercialisé et une autre de 10% pour chaque produit fabriqué localement.
Les auteurs du communiqué rappellent que cette mesure avait pour but de « stimuler la consommation de médicaments génériques moins coûteux et à faire reculer les faux préjugés quant à la qualité prétendument moindre de ces derniers par rapport aux médicaments princeps « .
L’autre objectif est de stimuler le développement de l’industrie locale du médicament et de corriger un système de marges qui » désavantageait clairement la commercialisation des produits aux prix les plus bas qui sont, précisément, les médicaments génériques et ceux qui sont produits localement. »
La FAM souligne la pertinence d’une organisation qui a eu pour effet de « tirer systématiquement les prix du médicament à la baisse et de préserver, dans la durée, les intérêts des assurés sociaux et les équilibres financiers des caisses de sécurité sociale ».
Le secteur pharmaceutique algérien ne doit pas être la « variable d’ajustement »
Le système a par ailleurs permis, à travers le développement de l’industrie locale et la création d’emplois, d’élargir « significativement l’assiette des cotisants et, partant, les ressources de ces dernières. ».
Pour la FAM, les majorations des prix en en faveur du générique et du produit local ne sont pas des « fardeaux pour l’équilibre des caisses de sécurité sociale » mais qu’au contraire, elles participent « très largement à la préservation de leurs ressources. »
Ne « sciez pas la branche » sur laquelle est assis le système de sécurité sociale sous « prétexte d’une approche partielle et partiale de la notion d’économies de dépenses» souligne la FAM à l’adresse des responsables de la sécurité sociale.
» La FAM estime que le jeune secteur pharmaceutique national ne doit pas être, au risque de l’annihiler, la variable d’ajustement des équilibres des caisses de sécurité sociale » et s’opposera fermement « à toute abrogation de ces majorations du prix du médicament générique, ou fabriqué localement, convaincue que cela ne ferait qu’affaiblir davantage la situation des pharmaciens d’officine et, par-delà, celle de la filière pharmaceutique dans son ensemble. »
La FAM demande aux initiateurs de ce projet d’abrogation des majorations du prix du médicament d’y surseoir car cela déstabilisera encore davantage une « filière pharmaceutique qui doit faire face, dans les conditions actuelles, aux menaces sérieuses liées aux conséquences néfastes de la chute sévère des revenus extérieurs du pays et aux aléas d’un environnement économique national de plus en plus tendu. »