Les mines d’or de Tirek et Amesmessa, à l’arrêt depuis 2011 dans la wilaya de Tamanrasset, vont redémarrer leur production en 2025. Cette reprise d’activité, annoncée par le PDG du Groupe Sonarem Belkacem Soltani, devra toutefois composer avec l’héritage d’une gestion contestée par la justice, marquée notamment par un montage financier litigieux de 30 millions de dollars impliquant l’ancien opérateur australien GMA.
Durant cette période d’arrêt, le secteur aurifère s’est maintenu à petite échelle. La production atteint 351 kg d’or entre 2022 et décembre 2024, principalement issue de l’exploitation artisanale. En 2024, 46 licences d’exploitation ont été délivrées aux entreprises.
Ces développements prudents s’expliquent par les déboires de la précédente exploitation sous la direction de Gold Mining of Algeria (GMA) qui détenait 52% du capital de l’entreprise ENOR. Celle-ci s’est terminée en 2011 suite à une enquête judiciaire. L’audit financier a révélé que les investissements déclarés étaient en réalité financés par le Trésor public algérien, selon les documents présentés lors de l’instruction.
Les problèmes ne se limitaient pas aux aspects financiers : le processus d’extraction utilisé jusqu’en 2011 reposait sur la lixiviation au cyanure, une méthode interdite dans plusieurs pays en raison de ses impacts environnementaux. Les investigations ont également mis en évidence des irrégularités dans l’importation des produits chimiques, avec notamment la présentation de documents d’importation non conformes.
Quatre pays candidats à la reprise
Face à cet héritage problématique, tant financier qu’environnemental, le Groupe Sonarem a reçu des manifestations d’intérêt d’investisseurs internationaux, notamment de sociétés chinoises, malaisiennes, belges et indonésiennes. Cette relance s’inscrit dans le programme national de développement minier, qui comprend 26 projets d’exploration et de recherche lancés en 2021.
Cette réouverture représente également un volet important de la stratégie gouvernementale de diversification des exportations hors hydrocarbures. En 2024, le secteur minier a démontré son potentiel avec des exportations de phosphate atteignant 193 millions de dollars sur un total de 200 millions de dollars d’exportations minières.
Pour éviter les erreurs du passé, les nouvelles opérations minières seront encadrées par des protocoles stricts en matière de gestion financière et environnementale, selon les déclarations de la direction de Sonarem. Un programme de développement des compétences et de recrutement de personnel spécialisé est également prévu pour accompagner la reprise de l’activité.
L.N