L’Afrique redevient l’espace d’une conférence mondiale crucial pour le climat de demain, au centre de gros enjeux financiers. La France, qui abrite la COP21, va co-organiser mardi un sommet dédié au continent noir baptisé ‘’Défi climatique et solutions africaines’’.
C’est un mini-sommet qui devrait rassembler experts, représentants de gouvernements, chefs de gouvernement ou d’Etat, autour d’une problématique d’actualité : comment accélérer le développement de l’Afrique, de ses infrastructures, dont celle énergétiques, et l’accompagner à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Une vingtaine de délégations sont attendues, 14 chefs d’Etat et de gouvernements afrciains, mais aussi des bailleurs de fonds, dont la banque mondiale, qui devraient s’engager à financer des projets identifiés comme prioritaires pour le continent. Car à Paris, les pays africains attendent de la COP21 des engagements, notamment financiers, concrets et rapides. Le mini-sommet se penchera en particulier sur la promotion des énergies vertes dans un continent où 600 millions d’habitants n’ont toujours pas accès à l’électricité. En 2013, 5% de la population africaine n’avait pas encore accès à ce type d’énergie. L’autre chantier est la relance du projet de Grande muraille verte, un vaste mur de verdure d’est en ouest du continent pour freiner la désertification. Lancé en 2007, ce projet a connu un succès mitigé jusqu’à présent. Le troisième volet de ce mini-sommet portera sur la restauration du Lac Tchad, mangé par la désertification et l’insécurité alimentaire.
L’engagement de la Banque mondiale
La banque mondiale a annoncé que dans cet objectif d’accompagner l’Afrique dans sa lutte contre le changement climatique, elle a lancé un plan d’action qui ambitionne de rassembler des financements à hauteur de 16 milliards de dollars d’ici à 2020. La BM va y participer avec un financement propre de 6 milliards de dollars sous forme de dons. Le Plan Climat de la BM avait été présenté lundi dernier en présence de plusieurs chefs d’Etat. L’objectif de ce plan est de promouvoir une croissance forte mais propre dans les pays les plus pauvres. Le plan d’action de la Banque mondiale va accompagner des initiatives concrètes, telles que la promotion de certaines pratiques agricoles intelligentes, des programmes de lutte contre l’érosion des côtes ou de soutien au service de météorologie. « Prenons une initiative régionale, […] beaucoup de pays font face à des cycles de sécheresse et d’inondation, par exemple la zone du Zambèze, du Mozambique et du Malawi. Nous avons travaillé avec l’initiative Hydromètre qui permettra de mesurer exactement et d’avoir des systèmes d’information. Au niveau régional également, […] nous avons tout le programme de développement autour du fleuve Niger », explique Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale chargé de l’Afrique.