En Algérie, l’ARPT (Autorité de régulation de la poste et des télécommunications), la police des télécoms, n’a pas fait preuve de transparence dans le traitement des offres des opérateurs des télécommunications qui devraient être avant tout compétitives et dépourvues de tout retard dans leurs études. C’est la ministre de la poste et des technologies de l’information et de la communication, Mme Feraoun, qui l’a affirmé, cette semaine, au forum d’El Moudjahid. « L’ARPT doit exercer dans la transparence afin de mieux gérer les relations commerciales entre les différents opérateurs » a-t-elle dit. Les observateurs avertis ont bien compris que la première responsable des TIC du pays fait allusion au sujet de la régulation asymétrique exercée par le régulateur des télécoms afin de favoriser certains opérateurs au détriment des autres. Cependant, une question cruciale mérite d’être posée. Pourquoi l’ARPT étudie-t-elle les offres commerciales des opérateurs dans l’opacité ? Certains responsables commerciaux chez des opérateurs s’accordent à dire que la police des télécoms du pays qui échappe à tout contrôle, exploite le déficit important en réglementation constaté dans le secteur pour consolider une politique de tarification anticoncurrentielle. Ce qui empêche l’émergence d’un véritable marché libre orienté exclusivement vers l’intérêt du consommateur final.
Mme Faraoun devra alors instruire ses experts afin qu’ils tiennent compte de cette problématique dans l’élaboration de la nouvelle mouture du projet de la nouvelle loi des télécommunications. Plus de souplesse devrait être introduite dans la sphère commerciale du marché de la téléphonie, et d’arriver enfin à un environnement plus libérale dépourvu de tout conflit entre opérateurs. En clair, il sera urgent d’éliminer tout monopole de l’administration des télécommunications sur le marché Algérien et de créer des organismes juridiques indépendants pour les inclure dans le processus de la réglementation des télécommunications. Des travaux de recherche dans l’économie des télécommunications ont prouvé que durant ces dix dernières années les économies des pays qui ont dérégulé leurs télécommunications ont atteint les meilleurs niveaux de profitabilité.