Les PDG de la Banque de développement local (BDL) Mohamed Krim et du Crédit Populaire d’Algérie (CPA) Omar Boudiab sont unanimes à dire que le moment est venu de développer la monétique et accélérer l’usage des TIC dans le secteur bancaire.
Le développement de la monétique (ndlr: l’ensemble des traitements électroniques, informatiques et télématiques nécessaires à la gestion de cartes bancaires ainsi que des transactions associées) en Algérie est sur le point de se matérialiser. C’est du moins ce qu’ont affirmé Mohamed Krim et Omar Boudiab lors du forum du quotidien El Moudjahid. Mohamed Krim a en effet reconnu que la mise en place de ces moyens de paiement a été très insuffisante jusqu’à maintenant, relevant que la monétique était «le parent pauvre des instruments de paiement» en Algérie. Selon le PDG de la BDL, il n’y aurait actuellement que 2900 terminaux de paiement électroniques (TPE) à l’échelle nationale et 600 distributeurs automatiques de billets (DAB) sur tout le territoire. Un total famélique au regard de nos voisins tunisiens qui peuvent compter su 2200 DAB et 13000 TPE répartis sur toute la Tunisie. Les deux banquiers nationaux ont ainsi annoncé qu’ «à l’horizon de juin 2016 nous avons l’obligation de développer les TPE et l’e-paiement». Pour cela Mohamed Krim souhaite s’appuyer sur le développement du e-paiement, qui va selon lui s’accélérer avec le »web business ». Il explique ainsi que «la banque d’Algérie a mis en place les formats fichiers dans leur système d’information et bientôt nous aurons ces nouveaux moyens de paiement à disposition. Nos factures d’électricité et d’eau pourront être payé par internet» dès le premier semestre 2016.
Chaque client doit détenir deux à trois CIB
Devant les résultats «insuffisants» depuis 2006 en matière de monétique, les banques ont décidé de faire appel «à un partenaire étranger pour développer la monétique» assure ainsi le PDG du CPA. Même son de cloche au sujet des cartes bancaires, outil indispensable à l’essor de la monétique. Faisant allusion à l’essor du téléphone mobile en Algérie, Mohamed Krim souhaite en faire de même pour les cartes bancaires: «notre ambition c’est que chaque personne soit détentrice de deux ou trois CIB» assure-t-il. Autre moyen de paiement, la télécompensation est un véritable succès selon les deux banquiers: «durant l’année 2014, plus de 20 millions d’opérations de télécompensation, pour une valeur globale d’environ 14000 milliards de dinars ont été opérées». Avec une augmentation de 6,56% du nombre d’opérations et de 10,40% en valeur par rapport à l’année précédente, l’utilisation de ces moyens de paiement est en nette progression. D’autant plus que selon Mohamed Krim «son utilisation ne représente que 10% » de la totalité des transactions. »Il y a donc une marge de progression énorme», s’enthousiasme-t-il.