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Maghreb

Mohmed VI gracie une quarantaine de militants du Hirak, défend l’approche sécuritaire dans le Rif

Par Yazid Ferhat
juillet 30, 2017
Mohmed VI gracie une quarantaine de militants du Hirak, défend l’approche sécuritaire dans le Rif

Le roi du Maroc Mohamed 6 a gracié une quarantaine de militants du Hirak, mouvement de contestation dans le Rif né en octobre dernier, mais sans les leaders du mouvement. Il a également, lors du discours du 18eme anniversaire de son accession au trône, défendu l’approche sécuritaire des événements d’Al Hoceima, et mis à dos à dos ONG et partis politiques dans la gestion ‘’catastrophique’’ de cette crise dans le nord du pays.

 

Mohamed 6, comme attendu par les avocats du Hirak, a gracié samedi soir une partie, mais pas tous, des militants du Hirak, détenus à la prison d’Oukacha, à Casablanca. Le ministère de la Justice, qui a indiqué que le nombre total des bénéficiaires de la grâce royale est de 1.178 détenus, a précisé dans un communiqué que certains sont membres du mouvement du Hirak, chef de file de la contestation sociale dans le Rif. Le communiqué du ministère de la Justice souligne que le roi a accordé sa grâce  » à un ensemble de détenus qui n’ont pas commis de crimes ou d’actes gravissimes lors des événements qu’a connus la région d’Al Hoceima en considération de leur situation familiale et humaine…. »

Selon une source gouvernementale citée par l’AFP, le nombre de militants du Hirak détenus et ayant bénéficié de cette grâce royale serait d’une quarantaine de personnes. Mais, le leader du mouvement, Nasser Zefzafi, ne fait pas partie des militants rifains ayant été graciés.   »C’est un pas positif mais insuffisant car nous demandons la libération de tous les détenus dans les évènements d’Al-Hoceïma », estime Abdessadek Al-Bouchtaoui, avocat et membre du collectif de défense des détenus de ce mouvement.

Depuis quelques jours, les militants du Hirak, leurs familles et leurs avocats espéraient une grâce royale à tous les militants emprisonnés, certains, comme Nsser Zefzafi, étant poursuivis pour notamment  »attente à la sûreté de l’Etat » et risquent de lourdes peines de prison.

A Al Hoceima, la faute aux partis et aux ONG

Sur la situation à Al Hoceima, ébranlée depuis octobre dernier par un vaste mouvement de contestation sociale à la suite de la mort d’un poissonnier broyé dans une benne à ordures, il a pointé du doigt la  »renonciation des partis politiques et de leurs représentants à remplir leur rôle, parfois à dessein (….) et, d’autres fois, par défaut de crédibilité et de patriotisme, (ce qui) a rendu la situation plus précaire encore. » 

 »Devant ce vide regrettable et dangereux, les forces publiques, qui se sont trouvées face à la population, ont assumé leur responsabilité avec courage, patience, retenue et ont fait preuve d’un grand respect de la loi. Elles ont ainsi préservé la sécurité et la stabilité », estime le roi du Maroc dans son discours.

Pour lui,  » les évènements d’Al-Hoceïma ont  »révélé une irresponsabilité sans précédent ». Il a également critiqué ce que les ONG et certains partis politiques avaient qualifié d’approche sécuritaire, adoptée par les autorités pour la gestion de la contestation dans le Rif. Le constat que le monarque a fait contredit, selon lui,  »les allégations portées par certains concernant le recours à ce qu’ils désignent abusivement sous le nom d’approche sécuritaire. Leur vision donne l’impression que le Maroc est assis sur un volcan, et qu’à chaque foyer, à chaque citoyen, correspond un policier qui surveille ».

C’est aux mois de mai et juin que les arrestations de militants du Hiak ont été les plus importantes, avec plus de 80 arrestations. Vers la fin juin, une accalmie a été observée dans le Rif, même si, durant toutes les soirées du mois de ramadhan, Al Hoceima veillait au rythme de manifestations nocturnes. Le 20 juillet dernier, à la suite d’une marche interdite, d’autres arrestations avaient été opérées dans les rangs des militants du Hirak.

M6 défend les services de sécurité

Par ailleurs, M6 a défendu l’approche sécuritaire dans la gestion de la crise dans le Rif, affirmant que  »la vérité, c’est que, pour garantir la sécurité des citoyens et préserver leurs biens, il y a une seule ligne à appliquer : la loi ; un engagement ferme à respecter : les institutions. » 

 »(…) les agents des forces de l’ordre consentent d’énormes sacrifices, travaillent jour et nuit, dans des conditions difficiles, pour remplir le devoir qui leur incombe: assurer la sécurité et la stabilité du pays, intérieurement et extérieurement, et veiller sur la tranquillité, la quiétude et la sûreté des citoyens », assène t-il, avant de préciser que  »les Marocains ont le droit, et même le devoir, d’être fiers de leur appareil sécuritaire. »

Enfin, il a critiqué et mis dos à dos partis politiques et administration, leur incombant la responsabilité des nombreux  »dysfonctionnements » en matière de  »gouvernance, d’efficience ou de qualité des prestations offertes aux citoyens. »  »C’est là une attitude inadmissible, de la part d’instances dont la fonction est de représenter, d’encadrer les citoyens et de servir leurs intérêts », a-t-il affirmé. Au passage, il a fait l’éloge du secteur privé, ‘’dynamique’’, contrairement au secteur public, ‘’en particulier l’Administration publique, qui souffre d’une faible gouvernance et d’une productivité insuffisante.’’

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