Vivement critiqué dans les milieux politiques et dans les réseaux sociaux à la suite du décès en détention du journaliste Mohamed Tamalt, le gouvernement algérien a réagi mardi par la voix du ministre de la justice, Tayeb Louh.
Le ministre de la justice a affirmé que « l’affaire s’est déroulée conformément à la loi et s’est terminée par un décès » et qu’elle a été traitée « avec une transparence totale pour éviter toute tromperie, interprétation ou exploitation éventuelle à ce sujet qui a été soumis à la procédure judiciaire habituelle à travers la publication par l’administration pénitentiaire, d’un communiqué clair portant sur toutes les étapes de l’affaire ».
Le communiqué de l’administration pénitentiaire est clair, a assuré Tayeb Louh, en ajoutant qu’il revenait à la science de donner les vraies causes du décès du journaliste Mohamed Tamalt. Le procureur de la République « a ordonné une autopsie cadavérique et les résultats seront communiqués conformément à la loi
Il a assuré que l’équipe médicale de l’hôpital Lamine Debaghine (Alger), « a fait tout son possible depuis près de 4 mois pour sauver sa vie ». « L’affaire s’est déroulée conformément à la loi et s’est terminée par un décès ».
Le ministre de la justice a assuré par ailleurs que la plainte déposée par le frère du défunt contre l’administration de la prison de Koléa pour suspicion de violences sur le défunt est « est prise en charge par le procureur de la République compétent », a-t-il conclu.
La défense très formaliste du ministre de la justice dans une affaire qui a un retentissement international n’évoque pas le fait que les poursuites judiciaire initiales contre Mohamed Tamalt pour «offense au chef de l’Etat » ne justifiaient pas au regard de l’article 144 bis du code pénal son placement sous mandat de dépôt.
L’affaire a été requalifiée dans une seconde audience sur la base de l’article 147 qui prévoit une peine de 2 à 3 ans de prison pour tout « actes, paroles ou écrits publics qui, tant qu’une affaire n’est pas irrévocablement jugée, ont pour objet de faire pression sur les décisions des magistrats. Les actes, paroles ou écrits publics qui tendent à jeter un discrédit sur les décisions juridictionnelles et qui sont de nature à porter atteinte à l’autorité de la justice ou à son indépendance ».
Le président de la LADDH, Me Noureddine Benissad a rappelé mardi sur Radio M que son organisation avait demandé une libération du journaliste pour raison humanitaire comme cela a pu se faire pour le général Benhadid mais que l’appel n’a pas été entendu.
«Dans les systèmes qui ne sont pas démocratiques, on ne sait pas d’où vient le coup, si cela relève de la négligence ou de l’excès de zèle… Mohamed Tamalt aurait dû être libéré pour raison de santé et cela vaut pour tous les gens détenus malades qui n’ont rien à faire dans une prison ».
LIRE AUSSI:
– Mohamed Tamalt : Assassins ? Assassins
– Décès du journaliste Mohamed Tamalt : une bravade qui tourne à la tragédie