M A G H R E B

E M E R G E N T

Algérie

Mourad Preure sur Radio M: « L’instabilité juridique a brouillé l’image de l’Algérie auprès des compagnies pétro-gazières » (audio)

Par Yacine Temlali
mai 19, 2016
Mourad Preure sur Radio M: « L’instabilité juridique a brouillé l’image de l’Algérie auprès des compagnies pétro-gazières » (audio)

Ce spécialiste des questions énergétiques préconise le retour à la substance de la loi 86-14 qui, a permis, a-t-il dit, la relance la production pétrolière et gazière algérienne, tout en adjoignant au contrat de partage de production, qui « est parfaitement admis » chez les compagnies pétrolières, des mécanismes d’écrémage des superprofits et une prise en compte des petits gisements et des hydrocarbures non conventionnels. « Il faut parler le même langage que les compagnies pétrolières », a-t-il recommandé.

 

L’amont pétro-gazier algérien inquiète l’expert international en énergie, Mourad Preure. Lors de son passage hier soir sur Radio M, la web radio de Maghreb Emergent, il a déploré un développement de cet amont qui n’est pas « au niveau de ces dix dernières années ».

L’Invité du « Direct » de Radio M s’inquiète encore plus de situation de l’amont gazier, qui, selon lui, n’arrive pas à suivre le rythme de la consommation domestique au point où « nous n’avons pas de volumes pour défendre notre part de marché » à l’international. « Nous sommes dans une industrie de long terme. Si vous avez un trou d’air aujourd’hui, c’est que vous n’avez pris les bonnes décisions il y a dix années », a-t-il expliqué, rappelant que l’Algérie était connue pour la stabilité de sa législation dans le secteur énergétique.

« Le pétrole est un domaine d’incertitudes géopolitique, géologique, commerciale etc. Si, en plus, on ajoute l’incertitude sur le plan réglementaire, on s’en sort plus », a encore expliqué M. Preure. Il a rappelé à ce propos que pendant 20 ans, la législation algérienne « était stable et fonctionnait bien ». « Et en une année, elle a changé deux fois de suite. Du coup, l’image de l’Algérie (auprès des compagnies pétrolières, NDLR) a été brouillée », a-t-il ajouté.

En ce moment de baisse des investissements dans le secteur pétrolier, qui pâtit de la chute vertigineuse des prix depuis juin 2014, M. Preure a préconisé le retour à la substance de la loi 86-14 qui, a permis, a-t-il dit, la relance la production pétrolière et gazière algérienne, tout en adjoignant au contrat de partage de production, qui « est parfaitement admis » chez les compagnies pétrolières, des mécanismes d’écrémage des superprofits et une prise en compte des petits gisements et des hydrocarbures non conventionnels. « Il faut parler le même langage que les compagnies pétrolières », a-t-il recommandé.

 

Entrer par la grande porte dans le secteur des ENR

 

Interrogé sur le programme national des énergies renouvelables qui prévoit la production de 22 000 MW à l’horizon 2030 et que le président de la république a rehaussé au rang de priorité nationale récemment, l’expert en énergie l’a considéré comme étant « insuffisant comme objectif par rapport au potentiel de l’Algérie ». Selon lui, l’énergie fossile ne va pas suffire pour satisfaire la consommation énergétique domestique, qui est appelée à tripler en 2040. C’est pourquoi, a-t-il recommandé, les énergies renouvelables doivent être mobilisées d’une manière intensive, surtout que « nous avons la chance d’avoir du gaz pour les centrales hybrides (gaz-solaire) ».

M. Preure a réaffirmé, sur les ondes de Radio M, sa conviction de la nécessité de « faire basculer notre modèle de consommation énergétique non carboné et non fossile » tout affichant une préférence pour les centrales hybrides. « L’Algérie doit s’engager d’une manière vigoureuse dans énergies renouvelables avec des centrales hybrides (solaire-gaz) tout en développant des concepts de smart grid qui allient technologie internet et énergie renouvelables. ».

Et de développer sa conception de la stratégie de transition énergétique qui est, pour lui, une stratégie industrielle avant tout : « La stratégie de transition énergétique consiste à déclencher un processus y compris mobiliser une épargne interne pour produire de l’énergie. Il faut que le développement du renouvelable soit vu comme un processus industriel sinon on va continuer à importer des dispositifs clé en main, alors que nous avons toutes les caractéristiques pour monter des partenariat internationaux et faire émerger des champions industriels et technologiques dans le domaine en profitant de la crise des leader européens et chinois dans le solaire et faire des acquisitions société de haute technologie pour entrer par la grande porte dans ce secteur ».

Pour écouter l’émission

 

ARTICLES SIMILAIRES

Á la une Algérie

Elle mène campagne au profit de Tebboune à Tizi-Ouzou : revoilà Naima Salhi !

Naïma Salhi-Leghlimi, ancienne députée de la wilaya de Boumerdès et présidente du Parti de l’Équité et de la Proclamation (PEP), revient sous les projecteurs malgré son statut de femme politique… Lire Plus

Algérie Politique

Présidentielles : la crise politique passée sous silence 

Les jours se suivent et se ressemblent pour les trois candidats à la présidentielle en Algérie, Abdelmadjid Tebboune, Youcef Aouchiche et Abdelali Hassani Cherif. Depuis le début de la campagne… Lire Plus

Actualités Algérie

Tensions lors de la commémoration du Congrès de la Soummam : l’accès au site historique restreint

Le 20 août 2024, jour de commémoration du Congrès historique de la Soummam, a été marqué par des tensions significatives à Ifri, lieu emblématique où s’est tenu cet événement crucial de… Lire Plus

Á la une Actualités

L’ANIE rappelle les règles de couverture médiatique après des accusations de biais en faveur d’Abdelmadjid Tebboune 

L’autorité nationale indépendante des élections (ANIE) est intervenu vendredi pour recadrer les médias publics et privés, suite aux accusations de « biais médiatique en faveur du président Abdelmadjid Tebboune »…. Lire Plus

Ihsane Visuel
Actualités Algérie

Ihsane El Kadi condamné avant d’être jugé : retour sur des révélations inédites

Il y a un an, le 4 mars 2023, les avocats d’Ihsane El Kadi, Zoubida Assoul, Nabila Smail, Abdallah Haboul et Said Zahi ont révélé, lors d’une conférence de presse,… Lire Plus