Le directeur général de l’entreprise pharmaceutique Merinal était ce matin l’invité de Radio M, dans son émission «l’invité du direct». Nabil Mellah est notamment revenu sur les résultats annuels de son entreprise avant d’évoquer sa stratégie entrepreneuriale, ralentie par les blocages administratifs.
Dans «l’invité du direct» de Radio M, la webradio de maghreb Emergent, Nabil Mellah dénonce »l’injustice du système foncier industriel » en Algérie. Et tout autant les lourdeurs administratives, puisque Merinal fait face depuis sa création en 1997 à des tracasseries administratives pour l’obtention de terrains pour ses différents projets de développement. Dans »le bloc industriel de Oued Smar, dans lequel est localisée Merinal, nous n’avons pu obtenir d’acte de propriété qu’en 2002, soit cinq ans d’attente », explique t-il, avant de comparer cette zone industrielle »à Peshawar ». Faisant face à d’énormes difficultés pour mener à bien ses projets industriels, il estime qu’ »il n’y a aucune visibilité sur le foncier » en Algérie. Il affirme qu’il a tout fait pour débloquer la situation: »j’ai écrit à tous les ministres de l’industrie qui se sont succédés, au Premier ministre, au Président de la République, et je n’ai eu aucune réponse. Pour lui, tous les investisseurs ne sont pas logés à la même enseigne. »Nous avons demandé dans le secteur de Sidi Abdallah cinq hectares pour construire trois unités et un centre logistique. Nous avions besoin d’espace. Mais, on ne nous a proposé que des terrains d’un hectare ou un hectare et demi, ce qui était insuffisant ». Pour autant, le patron de Merinal apprendra quelque temps après, que des multinationales avaient obtenu six hectares dans le même secteur.
Merinal veut conquérir le marché européen
Les blocages administratifs ralentissent mais ne remettent pas en cause la stratégie industrielle de cette entreprise pharmaceutique. En 2015, elle a augmenté ses parts de marché à 8% , alors qu’elles n’étaient que de moins de 2% cinq ans auparavant. Avec un chiffre d’affaire annuel de cinq milliards de dinars, le numéro trois du secteur en Algérie a mis en place un programme de développement doté d’un investissement de 35 millions de dollars. Nabil Mellah reste optimiste: il compte se placer sur le marché européen, un marché pour lequel l’Algérie possède des avantages compétitifs, estime t-il. »On permettrait aux étrangers de travailler à stock zéro, ce qui est impossible pour nos concurrents indiens qui sont les principaux fournisseurs sur ce marché. On peut également être très avantageux en terme de prix car les transports à l’export sont très compétitifs ». L’entreprise compte 650 salariés, qui sont »la fierté de Merinal et la raison de la réussite de Merinal». Et puis »nous avons été innovants, puisque nous avons fait rentrer des cadres de l’entreprise dans le capital ». Merinal » est une entreprise managée par des professionnels du secteur. Le chemin a été dur car il a fallu maîtriser tous les métiers, du process de fabrication à la vente. En revanche en matière de liberté, nous sommes maîtres à bord et nous ne dépendons pas des multinationales ».