Pour un secteur aussi prisé par les demandeurs d’emploi que celui de l’énergie et des hydrocarbures, trouver chaussure à son pied n’est pas toujours évident pour les opérateurs et les service providers.
C’est en effet ce qui ressort d’un panel de discussion qui a eu lieu, ce mercredi, dans le cadre du salon NAPEC 2021, animé par des experts du secteure dont Amina Zaatri, operation system manager chez Schlumberger ; Abdelatif Hasni, Vice-président New Ventures – Oilserv ; Leo Thermes, North Africa Human ressources manager chez Schlumberger ; Wassila Boubekeur, HR manager chez Total Algérie et enfin Lamine megred, HR leader North Africa chez le cabinet Baker Hughes.
Les panelistes ont commencé par dresser un état des lieu du marché du travail et du management des ressources humaines, au sortir de la crise Covid-19. Selon eux la volatilité et la crise qu’a connus le marché a eu des conséquences sur le recrutement de nouvelle ressources, y compris chez les majors. « Le crash de 2014 s’est prolongé jusqu’en 2018, puis une année après c’était autour du Coronavirus de frapper. Je vous laisse imagine l’état du marché du travail durant les 7 dernières années » a déclaré Abdelatif Hasni.
Par ailleurs, les experts ont souligné les nouvelles exigences du secteur en matière de spécialisation chez les profils recherchés par les opérateurs, d’autant plus que ceux-ci doivent s’insérer dans une logique de transition énergétique et développement des énergies renouvelables. A ce titre, les intervenants ont déploré l’absence d’un maillon entre les opérateurs, les cabinets de recrutements et les universités. « J’appelle de tous mes vœux à la création d’un « club RH des hydrocarbures » en Algérie, qui puisse faire le lien entre les universités et le monde du travail », a suggéré Mme Boubekeur. Selon elle, il serait bénéfique à tout le monde d’ériger ce pont, à même de créer une synergie en amont du secteur, pour réduire la distance qui existe entre les opérateurs et les universités.
De fil en aiguille, les panelistes ont pointé du doigt un certains nombres de « problèmes » impactant le management des ressources humaines dans ce secteur, en Algérie, à commencer par la formation en aval, en langues ou encore en spécialités métiers, mais également un grave déficit en matière de partage d’expériences. « Passer du poste de superviseur de forage de nuit à celui de forage de jour exige 3 années d’adaptation par exemple », a souligné Mme Boubekeur.
De son côté, M. Hasni est allé même jusqu’à déplorer certains soucis d’ordre méthodologique, en indiquant que certains candidats ne sont toujours pas capables de présenter des CV adaptés aux exigences des métiers qu’ils ciblent, ou que les entretiens d’embauche ne donnent pas toujours des résultats concluants. « En général, je ne lis une lettre de motivation que si j’ai un bon CV en face de moi », a expliqué Leo Thermes, North Africa Human ressources manager chez Schlumberger
Enfin, les intervenants ont admis que le secteur est soumis aux fluctuations du marché et aux pics d’activité, qui régulent plus ou moins le marché du travail.