Le groupe rebelle nigérian «Les Vengeurs du Delta du Niger» (NDA), qui a revendiqué ces derniers mois plusieurs attaques contre des installations pétrolières dans le delta du Niger, a indiqué dimanche qu’il était prêt à observer un cessez-le-feu et à entamer des négociations avec le gouvernement.
Les attaques menées depuis le début de l’année par ce mouvement qui réclame une redistribution plus équitable des richesses ont amputé la production pétrolière du Nigeria de 700.000 barils par jour (bpj), la ramenant à 1,56 million de bpj, précipitant le pays dans une grave crise économique et lui faisant perdre du coup, sa place sa place privilégiée de premier producteur africain de pétrole au profit de l’Angola.
« Nous allons continuer à respecter le cessez-le-feu que nous avons annoncé dans le delta du Niger contre (…) les sociétés pétrolières multinationales », affirme le groupe dans un communiqué transmis dimanche à l’agence Reuters via une messagerie électronique.
Le groupe n’a pas pu être contacté, précise l’agence, car il ne communique avec la presse que par communiqués sur les médias sociaux, son site internet ou sa messagerie électronique.
«Les vengeurs » ont prévenu qu’il «continueront» leurs opérations pendant cette période si les forces de sécurité nigérianes procédaient à des «arrestations, intimidations ou harcèlements de citoyens innocents».
« Nous promettons de combattre encore pour le delta du Niger si cette occasion est manquée », a averti le groupe qui semblait moins actif ces dernières semaines, ce qui avait nourri les spéculations sur la possibilité d’une trêve. Des informations sur des négociations entre Abuja, les multinationales et les NDA ayant circulé depuis plusieurs semaines, n’ont cependant jamais été confirmées. Le gouvernement du président Muhammadu Buhari a invité les rebelles à dialoguer à plusieurs reprises, mais le groupe n’avait jamais reconnu officiellement être en pourparlers.
Dans son communiqué, le groupe rebelle se déclare, cette fois, disposé à favoriser un dialogue avec « le gouvernement fédéral d’Abuja, des représentants des pays d’origine de toutes les multinationales du pétrole et des médiateurs internationaux neutres ».
Un éventuel accord de cessez-le-feu serait très difficile à appliquer
Cependant, un éventuel accord de cessez-le-feu serait très difficile à appliquer, car de multiples groupes rebelles coexistent dans la région.
Comme d’autres groupes armés de la région, les NDA semblent en proie à des divisions internes, ce qui rend difficile pour les autorités l’identification des interlocuteurs aptes à engager d’éventuels pourparlers.
Le gouvernement nigérian n’a pas réagi officiellement dans l’immédiat dimanche, mais une organisation de jeunesse représentant le plus important groupe ethnique de la région du delta l’a appelé à saisir l’opportunité du dialogue.
« Nous saluons la déclaration conditionnelle de cessez-le-feu des Avengers du delta du Niger, s’il s’agit bien d’eux », a dit le Mouvement de la jeunesse Ijaw. « Nous appelons le gouvernement fédéral, et particulièrement le président Buhari, à tirer parti de ce cessez-le-feu pour engager un dialogue actif avec la population de la région afin de répondre aux problèmes qui touchent la région. »