Depuis quelques semaines, la ville de Cherchell (Tipasa) a vu la naissance du mouvement SOS-Covid 19, premier collectif d’associations et de groupes bénévoles au niveau national, dédié exclusivement à la lutte contre la crise sanitaire du coronavirus.
Réunis pour la bonne cause, une vingtaine de jeunes actifs parmi les acteurs de la société civile locale se mobilisent au quotidien pour aider les gens à mieux appréhender et comprendre les gestes nécessaires à la lutte contre propagation constante de la maladie. Firas Benmokadem, porte-parole du collectif nous explique en quoi consiste son travail.
Maghreb Emergent : Vous êtes le premier collectif d’association dédié exclusivement à la lutte contre le Coronavirus.Comment l’idée de créer ce collectif vous est venue ?
Firas Benmokadem: L’idée a germé lorsque nous avions compris que le Coronavirus était une pandémie sérieuse qu’il fallait combattre sans ménager aucun effort. Et compte tenu de la dispersion des efforts des différents acteurs de la société œuvrant pour cette cause, nous avons voulu créer un mouvement fédérateur, susceptible de réunir tout le monde autour de l’urgence sanitaire à laquelle nous faisons face. D’où la naissance de SOS-Covid 19.
Que faites-vous concrètement au quotidien pour aider les gens à combattre le Covid-19 ?
Nous nous sommes organisés autour de cinq cellules de soutien indépendantes :
Médicale: qui s’occupe de la sensibilisation auprès de la population et des collectivités locales ainsi des actions davantage ciblées, à l’image du forcing que nous avons fait en faveur de la réouverture des cabinets médicaux privés.
Psychologique: son travail consiste à mettre à la disposition du personnel médical et des citoyens les coordonnées de 5 psychologues pour la prise en charge à distance, mais aussi la diffusion massive de spots de sensibilisation.
Logistique : son rôle est central, notamment en ce qui concerne la confection des bavettes à usage grand public et des visières (faces hit) pour le personnel médical.
Proximité : Pour recenser et venir en aide aux familles nécessiteuses, lésées en grande partie par les dommages collatéraux du confinement, et ses conséquences sur le pouvoir d’achat. Nous leur avons fournis, entre autres, des colis alimentaires.
La dernière cellule est dédiée à la communication et la coordination.
Comptez-vous parmi vos membres actifs des spécialistes des épidémies ou des médecins ?
En effet, le collectif compte par ses effectifs plusieurs médecins et infirmiers qui activent dans la cellule Médicale. Ils se déplacent régulièrement vers des zones sensibles comme les commerces de produits alimentaires, pour prodiguer différents conseils préventifs aux consommateurs mais aussi aux professionnels, sur la manière de se comporter avec la maladie, en insistant sur les gestes de protection, certes assez simples, mais qui ne sont pas toujours appréhendés et appliqués correctement.
Quels sont les moyens qui sont mis à votre disposition par les autorités locales ?
La collaboration avec les autorités locales est étroite, que ce soit avec l’APC, la direction de la jeunesse et des sports ou la sûreté nationale. Je tiens à préciser que nous procédons fréquemment à des campagnes de sensibilisation dans tous les quartiers, où munis de mégaphones, nous passons régulièrement des messages à propos des mises à jour des mesures de prévention et de sécurité. Nous œuvrons également à l’encadrement des usagers de la poste, durant les périodes de grande fréquentation. Enfin, nous travaillons tous ensemble à la mise en place d’un plan de communication efficace et adapté à toutes les catégories de la société.
Quels sont les conseils que vous donnez aux citoyens pour mieux appréhender ce qui reste de la période de confinement ?
Il est primordial voire vital de ne pas baisser la garde et veiller au respect strict des consignes de prévention et de sécurité. Le mouvement de relâchement observé dernièrement chez nos concitoyens, nous contraint à davantage d’efforts et risque de rallonger la durée du confinement. Par ailleurs, il faut développer et systématiser les réflexes de solidarité dans les quartiers, les villages et les zones isolées, afin de réduire le nombre de sorties non utiles. Nous adressons également un message de soutien au personnel médical avec qui nous collaborons étroitement.