« Il faut aller vers des subventions ciblées ». Après les experts, c’est le gouvernement qui le dit. Pourtant explique Noureddine Bouderba les subventions explicites sont déjà ciblées. C’était sur Radio M.
Le système des subventions ciblées défendus par plusieurs économistes n’est pas la bonne solution, a affirmé, mercredi dernier sur Radio M, Noureddine Bouderba, ancien cadre à l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et spécialistes des questions sociales.
« Toutes les expériences internationales ont montré qu’il est impossible d’identifier les gens auxquels les subventions ciblées sont censées être destinées. De plus, le ciblage ne résout pas le problème des inégalités sociales et dans beaucoup de cas, il les aggrave », a-t-il assuré.
Il fera remarquer que contrairement aux idées reçues, ce sont les subventions ciblées qui finissent par profiter aux plus aisées et non les subventions universelles étant donné que les habitudes de consommation ne sont pas les mêmes chez les pauvres et les riches. « Ces derniers consomment naturellement moins de pain, par exemple », dira-t-il.
Il rappellera, en outre, que les subventions ciblées existent déjà dans le système algérien puisque, note-t-il, 71% des subventions dites explicites sont déjà ciblées. « Les subventions explicites sont celles décidées dans le cadre du budget de l’Etat et qui englobent l’aide à la famille, l’aide à l’habitat, les pensions des retraités et des moudjahidine, entre autres », indique-t-il précisant que ce catégories de bénéficiaires sont bel et bien ciblées par les subventions.
Il signale, à ce propos, que les subventions explicites représentent un montant de 1600 milliards de dinars, soit exactement le même montant que les subventions implicites, qui englobent le carburant, électricité, essence et eau.
Absence de transparence
L’invité de Radio M a tenu à attirer l’attention sur l’absence de transparence en ce qui concerne certaines données importantes. « On nous cache des choses depuis des années », soutient-il ajoutant qu’à côté des subventions énergétiques, « il existe ce que l’on appelle les dépenses fiscales, c’est-à-dire les montants que l’Etat renonce à collecter ».
M. Bouderba s’est interrogé au sujet de ces « cadeaux » que l’on offre aux entrepreneurs et que l’on met dans la case des subventions. Il s’est dit étonné quant à l’absence d’un système d’information nationale mettant à la disposition des Algériens des données chiffrées sur tout ce qui concerne la question des subventions.
La collecte des impôts de manière plus offensive est une étape très importante, selon lui, pour la relance de l’économie du pays et donc l’amélioration du niveau de vie des Algériens.