«Nous cherchons pas de coupables mais seulement la vérité sur l’assassinat de mon père », a indiqué, dimanche sur Radio M, Tarik Khider qui vient de publier, aux éditions Koukou, un livre intitulé « L’affaire Khider, histoire d’un crime d’Etat impuni».
Le livre sorti, depuis peu, traite de l’assassinat de Mohamed Khider, l’un des déclencheurs de la révolution algérienne. Après le rôle qu’il a joué durant la révolution et à la tête du Front de libération nationale (FLN), Khider entre en opposition contre le président Houari Boumediène dès l’année 1966.
Selon l’auteur du livre, c’est la raison directe de son assassinat le 3 janvier 1967, en Espagne. Auparavant, il avait été accusé d’avoir détourné le trésor du FLN estimé à plus de cinq milliard de centimes, une manœuvre visant à ternir son image, selon son fils.
Mohamed Khider était en charge du trésor du FLN et au cours du congrès du FLN d’avril 1964, il avait affirmé qu’il ne remettrait le trésor du parti qu’à une direction légitime élue par un congrès légitime, explique son fils. Une position pour laquelle on lui tiendra rigueur.
Dans son livre, Tarik Khider accuse les autorités algériennes de l’époque d’avoir ordonné l’assassinat de son père. Il s’appuie, pour étayer ses dires, sur les rapports d’enquête de la police espagnole. L’enquête a très rapidement identifié l’assassin, un certain Dakhmouche Youcef qui a réussi à quitter le pays avant de décéder dans des conditions étranges en Algérie.
D’après la police espagnole, Dakhmouche n’a pas agi seul mais sur ordre de l’ambassade algérienne à Madrid. Le nom de l’attaché culturel de l’ambassade, Rabah Boukhalfa, est cité dans l’enquête.
«Celui-ci aurait commandité le meurtre et plusieurs éléments prouvent qu’il était en contact permanent avec Dakhmouche », assure Tarik Khider. Boukhalfa a été convoqué par la justice espagnole, ce qui a irrité les autorités algériennes qui ont invoqué l’immunité diplomatique. « Cette réaction prouve la responsabilité des autorités algériennes », estime l’invité de Radio M.