Le ministère de l’Éducation a exhorté les organisations syndicales à soumettre leurs propositions concernant le statut particulier et le système de compensation avant l’expiration des délais fixés.
Dans un communiqué rendu public, le ministère a précisé avoir déjà reçu les propositions de 13 organisations syndicales. Il a ainsi appelé celles qui ne se sont pas encore manifestées à présenter leurs contributions dans les plus brefs délais.
Selon des sources syndicales contactées par Maghreb Emergent, la date limite pour l’envoi des propositions est fixée au 20 février 2025. Toutefois, ces dernières expriment des incertitudes quant aux suites qui seront données à leurs contributions. « Nous allons soumettre nos propositions, mais quelles seront les prochaines étapes ? », s’interrogent-elles.
Le ministère a réaffirmé son engagement à promouvoir un dialogue social responsable et à maintenir une communication ouverte avec les partenaires sociaux. L’objectif est d’améliorer les conditions des travailleurs du secteur tout en assurant son bon fonctionnement.
Par ailleurs, le ministère a rappelé « sa responsabilité envers l’ensemble des corps de l’Éducation nationale, y compris les corps spécifiques et communs ». Il a aussi insisté sur son « engagement à garantir le droit syndical dans le respect des lois en vigueur, notamment la loi 23-02 relative à l’exercice du droit syndical, ainsi que la loi 23-08 et leurs textes d’application, dont le décret exécutif n° 23-361 ».
Une tension qui dure
À noter que le secteur de l’éducation nationale vit ces dernières semaines une véritable tension, notamment après la répression réservée aux enseignants grévistes mercredi dernier.
Plusieurs enseignants et membres de syndicats du secteur ont été arrêtés lors de la manifestation contre le nouveau statut particulier et le régime indemnitaire.
À Alger, plusieurs membres du bureau national du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (CNAPESTE), ainsi que le secrétaire général du Conseil des lycéens d’Algérie (CLA), Zoubir Rouina, ont été interpellés. Selon des sources syndicales, ces enseignants ont été relâchés dans la même soirée du 12 février 2025 après avoir signé des procès-verbaux.
À Oran, une vidéo montrant un groupe d’enseignants à l’intérieur d’un fourgon de police a été largement partagée sur les réseaux sociaux. Selon le témoignage de l’un des enseignants arrêtés, la police aurait fait usage de tasers contre les manifestants. Il avait également affirmé que les forces de l’ordre ont eu recours à des insultes pour disperser le rassemblement. Ces enseignants ont également été relâchés par la police de la wilaya d’Oran.
Malgré cette répression, les syndicats ne semblent pas être prêts à faire marche arrière. Le CNAPESTE, un des initiateurs de la grève cyclique de deux jours par semaine entamée le 11 février, vient d’annoncer une grève générale les 17 et 18 février 2025 avec des rassemblements de contestation devant les directions de l’éducation des wilayas de Tizi-Ouzou, Oran, Constantine et Laghouat le 18 février.
De son côté, le bureau de Tizi-Ouzou du Syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE), a quant à lui décidé de tenir une grève de trois jours, à savoir les 17, 18 et 19 février 2025, et de l’organisation d’un rassemblement de protestation le 19 février devant la direction de l’éducation de la wilaya de Tizi-Ouzou pour lever des revendications nationales et locales.