L’ambassadeur de France au Maroc a été convoqué jeudi par les autorités marocaines pour protester contre l’agression morale dont a été victime le Général de corps d’armée Abdelaziz Bennani dans un hôpital parisien. C’est un nouvel incident qui risque de compliquer davantage le processus de normalisation des relations bilatérales déjà tendues.
Selon l’Agence MAP, l’Ambassadeur de France au Maroc, M. Charles Fries a été reçu jeudi à Rabat, par M. Mohamed Yassine Mansouri, Directeur Général d’Etudes et de Documentation, pour lui faire part du « vif mécontentement du Royaume à la suite de la lâche agression morale dont a été victime, la veille, le Général de Corps d’Armée Abdelaziz Bennani, dans sa chambre de l’hôpital parisien de Val-de-Grâce, de la part du dénommé Mustapha Adib ».
Moustapha Adib, un ex-capitaine de l’armée aujourd’hui opposant au roi du Maroc, s’est rendu mercredi à l’hôpital du Val-de-Grâce à Paris, où est hospitalisé le général Abdelaziz Bennani, ex-numéro deux de l’armée marocaine, lui a laissé une lettre dans laquelle il le qualifie de criminel, tout en l’accusant d’avoir « tué des milliers d’innocents », rapporte l’Agence Reuters.
La même source ajoute que Mustapha Adib qui a passé deux années en prison au début des années 2000 après avoir adressé une lettre au roi dénonçant la corruption au sein de l’armée marocaine, a aussi qualifié, le roi Mohamed VI de dictateur.
Ouverture d’une enquête
L’ambassadeur du Maroc à Paris, M. Chakib Benmoussa, a entrepris auprès du ministère français des Affaires étrangères une démarche de dénonciation de cet acte et obtenir des autorités françaises l’ouverture d’une enquête.
Selon l’Agence MAP, M. Benmoussa a exprimé, à cette occasion, « des interrogations quant à la complaisance dont bénéficient certaines personnes connues pour leurs antécédents et qui ne peut qu’impacter négativement les relations maroco-françaises ».
Cet acte jugé par les autorités marocaines « particulièrement grave par son caractère provocateur et injurieux envers une haute personnalité marocaine » sur le sol français vient s’ajouter aux nombreux incidents qui ont émaillé, ces derniers mois, les relations maroco-françaises.
Toutefois, le Royaume du Maroc tient à rappeler son attachement à la qualité des relations historiques et profondes avec la République Française, qui « prennent en compte les valeurs de respect mutuel et de dignité » et affirme ne pouvoir en aucun cas accepter « de tels agissements incompatibles avec l’esprit d’amitié et de considération qui imprègne les relations bilatérales ».