Le gouvernement rwandais a conclu un partenariat, le mardi 12 septembre, avec une start-up germano-canadienne en vue de la construction d’un réacteur nucléaire civil « expérimental » visant à réduire sa dépendance aux énergies fossiles. Cette initiative prévoit que le réacteur sera prêt pour des tests en 2026, grâce à l’entreprise Dual Fluid qui en sera le constructeur.
Selon Götz Ruprecht, PDG de Dual Fluid, ces « réacteurs peuvent être utilisés pour produire de l’électricité, de l’hydrogène et des carburants de synthèse à des coûts inférieurs à ceux des combustibles fossiles. » Le ministre des infrastructures, Ernest Nsabimama, a également souligné que l’utilisation de l’énergie nucléaire offrirait « une source d’électricité stable et fiable en réduisant la dépendance aux hydrocarbures et en contribuant à répondre à la demande croissante en énergie. »
Il est à noter que le Rwanda avait précédemment signé un accord en 2019 pour la construction de centrales nucléaires en partenariat avec l’agence fédérale russe de l’énergie atomique, Rosatom, ce qui avait suscité des inquiétudes concernant la sécurité.
Frank Habineza, le leader du Parti vert démocrate du Rwanda (opposition), a exprimé des préoccupations concernant cet accord avec Dual Fluid, le qualifiant de « dangereux » et soulignant la similitude avec les projets antérieurs impliquant la Russie. Il a déclaré qu’aucune étude ne pouvait le convaincre qu’un réacteur nucléaire puisse être construit au Rwanda sans mettre en danger la population.
Cependant, l’Office rwandais de l’énergie atomique et Dual Fluid ont assuré dans un communiqué conjoint que leur réacteur de test était un petit dispositif à faible combustion, contenant peu de matériau nucléaire, et qu’il ne présentait donc aucune menace pour l’environnement.
Actuellement, l’Afrique du Sud est le seul pays du continent africain à posséder un programme nucléaire civil, avec deux réacteurs en service depuis plus de trente ans.
Racim. B / Avec AFP