Une commission d’enquête a été ordonnée par le président Abdelmadjid Tebboune afin d’examiner les blocages dans l’octroi des licences d’exploitation des équipements de numérisation. Cette décision, annoncée via un communiqué du Conseil des ministres publié le dimanche 9 février, vise l’Autorité de Régulation de la Poste et des Communications Électroniques (ARPCE).
Chargée de délivrer les licences d’exploitation et les homologations nécessaires à l’importation des équipements numériques, l’ARPCE est pointée du doigt comme un obstacle majeur pour les investisseurs, les opérateurs économiques et les institutions publiques engagés dans la transition numérique.
Ce constat met en lumière les retards accumulés dans le projet de numérisation de l’économie nationale et des services publics, un sujet régulièrement abordé par le président lors des Conseils des ministres. Le Haut Commissariat à la Numérisation (anciennement ministère de la Numérisation) semble avoir désigné un « responsable » pour ces défaillances.
Audit et réorganisation des priorités
Face à ces dysfonctionnements, Abdelmadjid Tebboune a exigé un audit ainsi qu’une réorganisation des priorités dans le processus de numérisation. Selon le communiqué officiel, l’accent devra être mis sur les secteurs à forte valeur économique et financière, ainsi que sur la gestion des biens immobiliers publics et privés. Ces orientations stratégiques s’inscrivent dans une logique de souveraineté nationale.
Le président a également mis en avant la lourdeur administrative et la résistance bureaucratique qui ralentissent la mise en place des projets de numérisation. Il a souligné la nécessité de disposer de statistiques précises et actualisées pour prendre des décisions transparentes et adaptées aux réalités du terrain.
Vers une accélération de la numérisation ?
Cette commission d’enquête marque un tournant décisif dans la stratégie numérique de l’Algérie. Si les conclusions de l’audit conduisent à des réformes structurelles, le pays pourrait amorcer une nouvelle dynamique dans son processus de digitalisation, essentielle à son développement économique et à son attractivité pour les investisseurs.
L’avenir de la numérisation en Algérie repose désormais sur la capacité des autorités à lever les obstacles administratifs et à instaurer un cadre réglementaire plus fluide et transparent. Affaire à suivre.