Le gérant de l’hôtel El Hidhab de Sétif lance un appel au Premier ministre et au ministre du Tourisme pour intervenir dans le dossier de la « dé-privatisation » de l’ancien hôtel public, privatisé en 2006.
Abdelhamid Madani, le gérant de l’hôtel El Hidhab de Sétif, lance un « cri d’alerte » au sujet de la « dé-privatisation » de cet ancien hôtel public, privatisé en 2006.
C’est un dossier pas comme les autres, puisque l’Etat « essaie coûte que coûte de dé-privatiser un bien public repris par un investisseur algérien», a expliqué Abdelhamid Madani lors d’une conférence de presse organisée jeudi dans cet établissement situé dans le centre ville de Sétif.
Selon lui, jusqu’à aujourd’hui, la société Sofaf acquéreuse de l’hôtel a payé 70% de la valeur de l’hôtel, soit 200 millions DA. Et a investi depuis 2006, 300 millions DA. Il demande la mise sur pied d’une commission d’évaluation pour un rapport sur l’état de l’hôtel qui, selon lui, a connu une véritable métamorphose depuis sa prise en main par l’entreprise Sofaf.
Après presque deux ans de la signature du contrat qui indiquait que « nous avions cinq ans pour verser tout le montant de valeur de l’hôtel, nous en avons payé 30%. L’Entreprise de gestion touristique- Est (EGT), a engagé, alors, une première action en justice. Notre faute a été donc sur le plan financier », a encore expliqué le patron de l’hôtel. Et d’ajouter : « Cette lacune ne peut vraisemblablement pas être une faute impardonnable qui mérite la dé-privatisation de l’hôtel. L’EGT -Est, pouvait nous trainer en justice pour demander le paiement du reste du montant, mais pas l’expulsion » a-t-il regretté. Abdelhamid Madani assure que son entreprise familiale Sofaf est prête à payer la totalité du montant ainsi que l’indemnité, juste pour garder cet hôtel.
Dans la conférence de presse, le gérant de l’établissement n’a pas hésité à parler d’un « coup monté visant à déposséder la société Sofaf de l’hôtel afin de le céder, par la suite, à un autre investisseur privé ». D’ailleurs, il a parlé d’ « un homme d’affaires algérien important » dont il a tu le nom, qui lui aurait parlé d’une promotion immobilière sur le site. En outre, il accuse clairement l’ancien ministre du Tourisme, Abdelouahab Nouri, d’avoir été «à l’origine de ses déboires » à l’époque à laquelle il était wali de Setif.
« Donnez-moi une garantie et je ferai d’El Hidhab un paradis »
Ainsi, la privatisation de l’hôtel est dans une impasse. Ce qui a retardé les investissements de l’acquéreur dans l’hôtel et sa rénovation. « On ne va pas lancer nos projets de rénovation tant que nous n’avions pas de garantie que l’hôtel ne sera pas récupéré par le secteur public. Du moment où nous ne sentions pas en sécurité, nous ne pouvions pas travailler à l’aise ni investir » a expliqué Abdelhamid Madani. « Nous avons plusieurs projets pour faire d’El Hidab un hôtel de grande qualité qui offre plusieurs services en dehors de la nuitée classique. Faire de lui un paradis » a-t-il continué. Et d’énumérer ses projets d’investissements dans l’hôtel : la réalisation d’un parc aquatique, construction d’une salle de conférence et un SPA (hammam, jacuzzi, piscine, massage et salle de sport). Pour conclure, le gérant de l’hôtel dit ne pas avoir regretté d’avoir investi dans cet hôtel, malgré qu’il pouvait investir ailleurs avec 2 millions d’euro en 2006.