Le président du fonds souverain russe, Kirill Dmitriev, ne voit pas d’intérêt à continuer de limiter au-delà de juillet la production mondiale de pétrole, alors que la demande se reprend progressivement après avoir brutalement chuté avec la crise du coronavirus, a-t-il dit au quotidien RBC Daily.
Les déclarations de Kirill Dmitriev, qui est l’un des négociateurs principaux de Moscou dans les discussions sur le pétrole, montrent que la Russie ne souhaite pas prolonger en août l’accord de réduction de la production qui la lie actuellement avec l’Opep jusqu’à la fin juillet.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés, réunis sous l’appellation non-officielle d’Opep+, ont décidé d’une réduction record de la production de 9,7 millions de barils par jour (bpj), soit environ 10% de l’offre mondiale, pour faire face au plongeon de la demande liée à la crise sanitaire.
Cet accord de réduction de la production, conclu initialement en avril et qui devait s’achever fin juin, a été prolongé au début du mois jusqu’à la fin juillet.
Jeudi, certains membres de l’Opep+ ont laissé la porte ouverte à une éventuelle prolongation ou assouplissement de l’accord actuel au-delà de juillet, demandant à certains pays comme l’Iraq ou le Kazakhstan de coopérer davantage.
« On constate dejà que les économies et les marchés financiers sont en train de se rétablir du coronavirus, ce qui contribue à augmenter la demande de pétrole, alors il n’y a pas de raison de prolonger des réductions au-delà d’un mois (après juillet) », a dit Kirill Dmitriev à RBC Daily.
Selon l’accord actuel, la limitation de la production devrait être réduite à 7,7 millions de bpj dès le mois d’août pour se maintenir à ce niveau jusqu’en décembre. Le pacte de l’Opep+ prévoit ensuite une réduction de 5,8 millions bpj de janvier 2021 à avril 2022, date d’expiration de l’accord.