Au lendemain de l’annonce par la compagnie aérienne émiratie de l’ouverture d’une ligne directe entre Alger et Abou Dhabi, capitale des Émirats Arabes unis, à compter de 2025, la Société de gestion des services et infrastructures d’Alger (SGSIAA) a démenti l’information sans fournir de précisions.
Jusqu’ici, Air Algérie et Ittihad Airways proposent des vols directs vers Dubaï, l’une des principales villes de l’émirat. Mais pour rejoindre la capitale, les passagers sont appelés à prendre des correspondances.
Dans sa stratégie d’expansion, Etihad Airways, une des principales compagnies aériennes dans le monde, a annoncé il y a quelques jours l’ouverture de nouvelles liaisons entre Abou Dhabi et de nombreuses capitales dans le monde, dont Alger et Tunis à compter de l’année prochaine. « Nous sommes très enthousiastes à propos de Tunis et d’Alger. À Abu Dhabi même, il y a plus de 25 000 Algériens et environ 47 000 Tunisiens, qui voyagent principalement par Qatar Airways pour rentrer chez eux. Ils ont maintenant un moyen plus rapide de s’y rendre. », a assuré Arik De, directeur des revenus et du commerce chez Etihad cité par le média khaleedj Times.
« Trois vols hebdomadaires seront lancés vers Tunis le 1er novembre, suivis de quatre vols hebdomadaires vers Alger le 7 novembre », a-t-il affirmé. Mais au lendemain de cette annonce, la SGSIAA a vite fait de démentir dans un communiqué l’information sans donner de détails. Plus curieux, l’autorisation ou non de nouvelles lignes n’est pas de son ressort, mais de celui de l’agence nationale de l’aviation civile. Dès lors, la question est de savoir pourquoi cette intrusion ? Tout porte à croire, à priori, que le dossier n’a pas été suffisamment maturé entre les autorités des deux pays. D’autant que cette annonce intervient alors que les relations entre Alger et Abou Dhabi ne sont pas au beau fixe.
Depuis de nombreux mois, des médias algériens, relais officieux du discours officiel, et même des politiques, comme Abdelkader Bengrina, accusaient les Émirats d’actes d’hostilité envers l’Algérie. L’agissement de cette monarchie du Golfe en Libye et dans le Sahel sont ainsi pointés du doigt. Interrogé sur la question, Abdelmadjid Tebboune avait joué la carte d’apaisement sans pour autant démentir l’existence de « tensions » entre Alger et Abou Dhabi.
En annonçant son ambition de lancer une desserte depuis la capitale, la compagnie Ettihad Airways, au-delà des considérations économiques, entend visiblement participer à la normalisation des relations entre les deux pays. Une projection qu’Alger devrait sans doute peser avant de donner son quitus. C’est probablement ce qui explique la réaction de la SGSIAA, une entité qui n’engage en rien l’avis des autorités politiques.