Le contrat portant sur la construction et l’exploitation de l’usine de traitement des eaux du barrage de Taksebt (750 millions de dollars) est un de ceux que SNC Lavalin a arraché grâce à l’intercession de cette mystérieuse agence commerciale.
Pour obtenir des contrats en Algérie, le géant mondial de l’ingénierie, le Canadien, SNC Lavalin, a loué les services d’une société jusque-là inconnue, Cadber Investments, enregistrée dans un paradis fiscal, les îles Vierges britanniques et créée avec l’aide de Mossack Fonseca. C’est ce que révèlent des documents de Panama Papers rapportés aujourd’hui par Radio Canada.
Cette société à l’identité encore imprécise, indiquent ces documents, a perçu de 22 millions de dollars pour avoir aidé la firme canadienne à obtenir six des contrats que ce dernier a signé avec l’Algérie et dont la valeur totale, en 10 ans, s’élève à 4 milliards de dollars. Le contrat portant sur la construction et l’exploitation de l’usine de traitement des eaux du barrage de Taksebt (750 millions de dollars) est un de ceux que SNC Lavalin a arraché grâce à l’intercession de cette mystérieuse agence commerciale.
Cadber Investments a intercédé en faveur de SNC Lavalin pour d’autres contrats dont celui la réalisation d’une station de boosting de la compagnie nationale Sonatrach à Hassi R’Mel (Sud), celui de rénovation de l’hôtel El Aurassi (Alger) et celui des travaux du système des transferts d’AEP à partir des barrages de Ghrib, Bouroumi et Boukourdane.
Une agence inconnue des anciens hauts dirigeants de SNC Lavalin
Plusieurs anciens hauts dirigeants de SNC Lavalin ont déclaré à Ici Radio Canada ne rien savoir de Cadber Investments. L’un d’eux, Raymond Leroux, ex-vice-président de la division Afrique et ex-responsable des relations commerciales avec l’Algérie, a expliqué qu’à cette époque-là, c’était la division construction, avec Raymond Fortin et Sami Bebawi, qui « callait les coups » avec ce pays, lui ayant été écarté de ce domaine.
Des indices sur l’identité de Cadber Investments, souligne Radio Canada, pourraient être donnés par la Banque Royale du Canada, où la rémunération de cette agence pour son intermédiation en Algérie a été versée et qui va fournir au fisc canadien la liste de ses clients liés à Mossack Fonseca.
Les six contrats, publiés par Radio Canada, peuvent être consultés ici.