Le directeur des Relations publiques chez Lafarge Holcim Algérie, l’invité du direct de Radio M, a plaidé en faveur d’une utilisation plus importante des liants hydrauliques dans la réalisation des routes. Une technique qui réduit le recours aux granulats et aux importations de bitume.
Sur un marché national du ciment dont la consommation a ralenti légèrement l’année dernière, la production va continuer à croître très fortement au cours des prochaines années : les projections réalisées par Serge Dubois, le directeur des Relations publiques chez Lafarge Holcim Algérie, indiquent que la production nationale devrait être excédentaire de près de 1 million de tonnes dès 2017 et enregistrer, compte tenu des différents projets annoncés ou en cours de réalisation, une surproduction de l’ordre de 10 millions de tonnes en 2019.
L’exportation en ligne de mire
Pour absorber ces excédents prévisibles, Serge Dubois n’a pas exclu, sur les ondes de Radio M, le recours à l’exportation vers les pays d’Afrique de l’Ouest. Il précise que, s’agissant du groupe Lafarge Holcim, qui a produit l’année dernière près de 9 millions de tonnes de ciment dans ses usines algériennes, « ce qui en fait la première filiale africaine du groupe », les exportations sont gérées par la structure internationale Lafarge Holcim Trading qui arbitre entre les productions des différentes filiales. La production algérienne devrait être très compétitive, selon lui, ses prix sortie usine étant « de 15 à 20 % inférieurs à ceux des autre filiales méditerranéennes ».
Des autoroutes en béton
Une autre piste d’avenir est suggérée par le responsable du groupe cimentier. Il s’agit de l’utilisation des liants hydrauliques dans la réalisation des infrastructures routières, portuaires ou aéroportuaires ainsi que des plates-formes industrielles. Elles pourraient absorber une production qu’il estime entre 4 et 5 millions de tonnes de ciment.
L’argumentation du dirigeant de Lafarge Holcim Algérie repose d’abord sur la constatation très générale que « la plupart des infrastructures de ce type réalisées depuis 30 ou 40 ans dans le monde utilisent ce procédé non seulement dans la réalisation mais également dans la rénovation des ouvrages ». Les avantages de ce procédé, a-t-il ajouté, sont très nombreux : « rapidité de réalisation, durabilité des ouvrages, réduction de l’empreinte écologique… »
Autre avantage non négligeable, selon Serge Dubois, « cette technique utilise à 90 % des matériaux extraits du site lui-même ainsi que, quasi exclusivement, une production nationale. Elle a déjà séduit « de nombreuses entreprises publiques et privées clientes de Lafarge Holcim Algérie qui a vendu entre 500.000 et 660.000 tonnes de liants hydrauliques en 2016 ».
Principal « problème » que Serge Dubois évoque à demi mots : la technique, nouvelle dans notre pays, requiert des équipements spécifiques absents encore chez de nombreuses entreprises de réalisation. Elle ne nécessite plus de production et de transport de granulats et réduit les importations de bitume.
Les trottoirs aussi…..
Les nouveaux produits vantés par le groupe Lafarge Holcim Algérie ne concernent pas seulement la réalisation des routes mais également celles des …. trottoirs. Le « béton décoratif » est déjà très largement utilisé dans toutes les villes du monde, avec, selon Serge Dubois, les mêmes avantages de rapidité de réalisation et de durabilité que les liants hydrauliques destinés aux routes. En Algérie son usage se limite pour l’instant à la réalisation de la chaussée des tramways. Sa souplesse d’utilisation, et ses options colorées pourront elles convaincre rapidement nos édiles de le substituer à l’usage et à leur préférence légendaire pour le carrelage ?
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