Les prix des fruits et légumes ont subi une forte baisse sur les marchés de gros avec le début du ramadhan, ce qui a permis de contenir les prix au détail dans des fourchettes moyennes.
Les prix des fruits et légumes se sont écroulés sur les marchés de gros avec le début du ramadhan, mais la baisse générale ne s’est pas répercutée sur le marché de détail, où les prix restent toutefois abordables. Un sondage effectué à partir de données recueillies sur les principaux marchés de gros du centre et de l’ouest confirme cette tendance.
Le mouvement de baisse avait été entamé par la pomme de terre, bien avant le ramadhan. L’arrivée de la récolte des grandes zones de production de saison a ramené le prix de 50 dinars le kilo à 25 dinars, le plus bas enregistré à la mi-juin, avant un léger rebond, autour de 28-30 dinars depuis le début du ramadhan, selon des commerçants. Selon des opérateurs du marché, les fellahs ont été contraints de recourir à la récolte avant le mois de jeûne, de peur d’une pénurie de main d’œuvre durant le ramadhan, ce qui a fait exploser l’offre depuis le début du mois de juin.
Dans la foulée, le prix de la tomate a chuté. Dimanche, elle était cédée à 25 dinars le kilo sur la plupart des marchés de gros, selon un commerçant. Un produit phare du ramadhan, la courgette, a subi une chute vertigineuse. Elle ne trouvait pas preneur, affirme ce commerçant. Seuls l’oignon et les carottes (35 dinars) sauvaient la mise. Les haricots verts atteignaient péniblement 50 dinars.
La courgette ne trouve pas preneur
Pour les fruits également, la baisse était sensible. Les melons de premier choix restaient relativement chers (60 dinars), mais les pastèques étaient à 20 dinars, alors que ce n’est pas encore la pleine saison. Quant aux pêches, très abondantes cette année, elles enregistraient un plus bas jusqu’à 15-20 dinars, quand elles trouvaient preneur.
Selon un habitué des marchés de gros, cette baisse des prix n’est pas exceptionnelle. Contrairement aux idées reçues, la demande baisse durant le ramadhan. Mais le dysfonctionnement des marchés, doublé d’un effet psychologique ravageur, provoque souvent un dérèglement qui, à son tour, débouche sur une flambée des prix. Pour cette année 2015, toutefois, les prix sont restés dans des fourchettes considérées comme moyennes.
La baisse s’explique aussi par l’abondance de certains produits, en pleine saison. Il s’agit par exemple de la pomme de terre et de la tomate, dont la disponibilité influe sur tous les autres produits.
Décalage
Par ailleurs, les prix enregistrés sur les marchés de gros restent sans rapport avec ceux du détail. Les hausses sont immédiatement répercutées, mais les baisses de prix n’interviennent qu’après plusieurs jours. En ce mois de juin 2015, pour certains produits phares, comme la pomme de terre et la tomate, le détaillant vend au double du prix d’achat.
Un grossiste au marché de Boufarik estime que le niveau de prix en vigueur devrait se maintenir jusqu’à la fin du ramadhan. La fête de l’Aïd, avec la perturbation dans les récoltes et le fonctionnement des marchés, pourrait provoquer une nouvelle perturbation des prix, mais cela ne devrait pas enregistrer des variations majeures. A l’exception de la pomme de terre, qui arrivera alors en fin de saison, et qui devrait se rapprocher de nouveau des 50 dinars sur les marchés de gros.