L’ancien ministre des finances Abderrahmane Benkhalfa défend la démarche du Gouvernement et appelle à ne pas paniquer devant les résultats, jugés forts néfastes par nombre d’experts, du recours au financement non-conventionnel. Il a tenté de tempérer les discours alarmistes en relevant qu’il « y a pire » dans d’autres pays.
Selon lui bien que la situation financière et économique du pays soit difficile, l’Algérie dispose de suffisamment de moyens pour se redresser dans la sérénité. «Je pense que la communication officielle doit être débattue pour aller vers plus d’apaisement. Il faut que la Banque d’Algérie rassure. Le discours sur les risques d’inflation encourage l’inflation, surtout dans les circuits informels. »
«Nous ne sommes ni au Zimbabwe, ni au Venezuela. Le financement non-conventionnel, s’il demeure seul, est un grand risque. Ce n’est pas le cas aujourd’hui, », a-t-il indiqué lors de son passage sur Radio M. en affirmant que « Ahmed Ouyahia a les capacités de gérer des situations difficiles ».
«Le financement non-conventionnel, il faut le gérer. Mais, c’est surtout vers des réformes structurelles qu’il faut aller et le Gouvernement s’y attelle. C’est clairement dit dans son plan d’action », a-t-il ajouté.
Il y a pire que ça …
Commentant les propos fort alarmistes, y compris d’Ahmed Ouyahia qui a déclaré que si on ne recourait pas au financement non-conventionnel, l’Algérie n’aurait pas de quoi payer les fonctionnaires à partir du mois de Novembre, il a reconnu qu’il y a « un déficit du budget doublé d’un déficit du trésor » mais il considère que « cette situation existe dans tous les pays » et qu’ « il y a pire que ça ».
De plus, explique-t-il, « on n’aurait pas pu faire mieux parce que, depuis au moins 2015, c’est la même médication qui est administrée à la situation économique du pays et elle est toujours en cours ».`
« Le budget, ce n’est pas l’économie. C’est le fonctionnement des services, c’est que dépense l’Etat à partir de ses ressources fiscales ordinaires et pétrolières. Beaucoup de pays roulent avec moins de budget que ça. ». Pour lui, l’Algérie cherche depuis dix ans et encore plus depuis 2015 à distancer l’économie du budget, des ressources publiques.
« Nous sommes sur cette voie avec un budget qui connait une situation difficile. Pour en sortir, il y a eu une option souveraine qui consiste à financer par le non-conventionnel. Quelles sont les limites de cette option ? Je sais que quand on est dans une situation comme la notre, on fait trois choses en même temps. Premièrement, on contracte le budget. Deuxièmement, on augmente les ressources fiscales sans augmenter la pression en étendant l’assiette fiscale. Troisièmement, on entre dans ce qu’on appelle la rationalisation budgétaire ». « Les thérapies économiques sont essentielles, les thérapies financières sont conjoncturelles » a-t-il poursuivi.
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