Pêche: Après six ans de négociations, l'Algérie reprend progressivement son quota de thon rouge - Maghreb Emergent

Pêche: Après six ans de négociations, l’Algérie reprend progressivement son quota de thon rouge

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C’est un peu l’histoire de la patience du pêcheur: six années après avoir été délestée de l’essentiel de son quota de pêche du thon rouge de Méditerranée, l’Algérie arrive à arracher un accord important à Vilamoura (Portugal), qui lui permet d’approcher son ancien TAC de 5%.

 

A la réunion annuelle de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (CICTA) tenue à la mi-novembre à Vilamoura (Portugal), il était surtout question de la mise en place de mécanismes de protection de l’espadon en Méditerranée. Mais, exceptionnellement, les membres de la Cicta ont accepté d’examiner le requête de l’Algérie d’augmenter son quota de pêche, même si le total autorisé des captures (TAC), avait été déjà décidé pour tous les membres en 2017. En 2014, les quotas avaient été fixés à 16.142 tonnes pour 2015, 19.296 tonnes en 2016 et 23.155 tonnes en 2017. Seule exception, l’Algérie, qui a été délestée de son quota habituel de 680T/an en 2010 (5% du TAC) lors de la réunion de Paris, a bénéficié d’une hausse de 500 tonnes à Vilamoura, ce qui porte son quota global de pêche à 1056T. Dans sa recommandation 16-09 adoptée lors de la 20eme réunion extraordinaire de la Commission, rendue publique le 12 décembre 2016 par le secrétariat général à Madrid, la CICTA a recommandé qu”’en plus du quota stipulé dans le tableau et dans le pied de page du paragraphe 5 de la Recommandation 14-04, l’Algérie pourra pêcher jusqu’à 500 t en 2017.

500 T de plus pour l’ancien quota de 2000 T

” En clair, le quota de l’Algérie, fixé en 2014 à Gênes (Italie), selon le plan de répartition des quotas de pêche par pays jusqu’en 2017, pourra pêcher dés le 1er janvier à l’ouverture de la saison de pêche au thon 1046 tonnes. En 2014, la Cictat avait fixé les quotas de pêche pour l’Algérie à 243 tonnes pour 2014,  370 tonnes pour 2015, à 460 tonnes en 2016 et à 546 tonnes en 2017, soit environ 2% du Total admissible de captures (TAC). Alessandro Buzzi, représentant du WWF à la Cicta, a indiqué à l’issue de cette réunion que pour le thon rouge, ”le plan de reconstitution est toujours en place, en attentant l’évaluation des stocks” en 2017. Pour l’Algérie, qui se rapproche de son quota historique de 5% du TAC, c’est une petite victoire, d’autant qu’elle a réussi à pêcher en 2015 son quota (370 T). Pour Tahar Hammouche, coordinateur chargé de la pêche et de l’aquaculture au ministère de l’agriculture et de la pêche, ”c’est une réalisation exceptionnelle pour l’Algérie”. Cette hausse du quota de l’Algérie, “est le fruit d’âpres négociations menées par la délégation algérienne qui a joué le coup en demandant un quota supplémentaire pour se rapprocher du seuil historique de 5% du Total admissible de captures (TAC) dont bénéficiait l’Algérie jusqu’en 2010”, ajoute t-il, cité par l’APS. 

Malte et Tunis dénoncent la curée de Paris

“Les discussions étaient dures à Vilamoura puisque les quotas étaient déjà arrêtés en 2014 aussi bien pour l’Algérie que pour les autres pays”, explique t-il. Le quota initial de l’Algérie en 2010 était de 680 T, soit 5% du TAC à ce moment là. Mais, l’absence de la délégation algérienne à la réunion de Paris de la Cicta en 2010, a donné lieu à une baisse drastique du quota de pêche au thon de l’Algérie. En 2011, elle réclame la restitution de son quota, même si, dans les coulisses, on reprochait à l’Algérie de ne pas pêcher son quota. La 17e réunion extraordinaire de la commission exécutive de la CICTA a fixé à 138 tonnes le quota de l’Algérie en 2011. Il avait été fixé à 616 T en 2009, après être passé de 2000 T en 2005-2006 à 1100 t en 2009, puis à 900 t en 2010. Les 418 t retirées à l’Algérie, ”coupable” d’absence lors de cette réunion de Paris de 2010, ont été partagées entre quatre pays. La Libye qui a réclamé le quota total de l’Algérie, soit 616 T au motif que «les Algériens ne pêchent pas leur thon», s’est vu attribuer 300 t en faisant un droit sur le golfe de Syrte, la principale zone de reproduction en Méditerranée. Ensuite, la Turquie, la Croatie et l’Egypte se sont partagées les 178 t restantes avec respectivement 100, 48 et 30 t. Les bonnes notes lors de cette fameuse réunion de Paris en 2010, reviennent à la Tunisie, qui a refusé de prendre part à la curée, et à Malte, qui dénoncé et s’est opposée au retrait du quota de l’Algérie.

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