Les perturbations que connaît l’Algérie en matière de disponibilité et d’approvisionnement en huile de table, depuis quelques semaines, « est à imputer aux commerçants de détail », selon le le président de la Fédération nationale de l’agroalimentaire (FNA), Khaled Belbel.
Dans une déclaration à l’APS, Khaled Belbel estime que le refus exprimé par les détaillants quant au fait de se faire facturer leurs achats auprès des grossistes et des producteurs, serait à l’origine des perturbations que connait le marché de l’agroalimentaire en matière d’huile de table.
Le responsable de l’organisation patronale, affiliée à la Confédération algérienne du patronat (CAP), a expliqué que « les commerçants au détail ont causé cette pénurie des huiles de table sur le marché » en prétextant la rareté de ces produits au niveau des grossîtes et des producteurs.
Ce système de facturation est considéré « pénalisant » par les commerçants au détail vu que les transactions facturées sont « imposables », a précisé M. Belbel, qui a ajouté que les détaillants se justifient en avançant le fait que leur marge bénéficiaire est « négligeable » s’ils achètent sous facturation les huiles dont le prix est plafonné par l’Etat.
C’est donc un problème de fiscalité qui est mis en avant par le président de la FNA, qui n’hésite pas à aller plus loi que ça : « pour échapper à ce qu’ils qualifient de « contrainte », les détaillants se fournissent auprès de plusieurs grossistes en achetant de petites quantités au prix du détail, ce qui les exempte de la facturation ». Et d’ajouter qu’ils écoulent leur marchandise « à des prix plus élevés en faisant croire à l’existence d’une pénurie » et « à l’achat de leur produit plus cher auprès des grossistes et autres fournisseurs ».
Par ailleurs, le même son de cloche retentit chez Cevital, qui par le biais de son Vice-président Omar Rebrab, a indiqué à nos confrères de Echourouk, n’avoir appliqué aucune augmentation des prix, contrairement aux détaillants.
Omar Rebrab soutient que l’origine du problème vient des « grossistes qui refusent d’acheter les quantités habituelles d’huile et font pression pour traiter sans facture avec le groupe Cevital ». Une attitude qu’il juge « incompatible avec les récentes instructions du ministère du Commerce, qui a souligné la nécessité de facturer toutes les opérations ».
Enfin, il a indiqué que la production de l’huile, qui a « atteint 700 000 tonnes », n’avait connu « aucune réduction ces dernières semaines », en ajoutant que « le stock actuel est suffit à approvisionner le marché national ».
L’ANCA sur la même longueur d’onde !
De son côté, le président de de l’Association nationale des commerçants et artisans (ANCA), Hadj Tahar Boulenouar, a récemment expliqué que « cette perturbation est due, selon les producteurs, à l’augmentation des coûts de la matière première en plus de l’obligation pour quelques opérateurs, activant dans la distribution ou dans la production, d’effectuer leurs transactions avec des factures ». Des propos qui ne transigent pas avec la version avancée par Khaled Belbel.
Boulenouar avait indiqué que « malgré les quelques perturbations dans la distribution de l’huile dans certaines wilayas, la matière première utilisée dans la production de l’huile de table est disponible, ce qui permettra de garantir la couverture de la demande dans les prochaines semaines ».