Les prix du pétrole continuent de baisser mercredi sur les principaux marchés. Soutenus depuis fin septembre par les perspectives d’un accord entre les pays membres de l’OPEP et hors OPEP, les marchés pétroliers sont gagnés par l’incertitude.
Le prix du pétrole passe sous la barre des 50 dollars à New York, après avoir évolué en dessus pendant plusieurs jours. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en décembre cédait 55 cents à 49,41 dollars. Le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance valait 50,27 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 51 cents par rapport à la clôture de mardi. Au début d’échanges, le Brent enregistrait son plus bas depuis trois semaines à 50,02 dollars.
Les cours avaient atteint la barre symbolique après l’accord conclu à Alger fin septembre qui scellé un compromis entre les pays membres de l’OPEP et la Russie sur la nécessité de réduire la production de l’or noir pour rééquilibrer le marché. Les principaux acteurs du marché notamment la Russie et l’Arabie Saoudite ont ensuite renforcé les certitudes sur un accord de « rééquilibrage ».
Ces signaux positifs ont propulsé les marchés qui ont évolué au dessus de 50 dollars pendant des jours. Une fois digérées ses informations n’ont pas suffi. Il faut plus pour écarter les incertitudes qui pèsent sur le marché. L’Irak, un des principaux producteurs du cartel, a demandé à être exempté d’un gel de sa production pour conserver les revenus du pétrole et lui permettre de lutter contre l’organisation Etat Islamique, rejoignant ainsi l’Iran qui été exempté de quota.
Une surabondance qui perdure
En outre, l’American Petroleum Institute, organisation professionnelle qui publie chaque semaine ses estimations des réserves américaines de pétrole, a fait état d’une augmentation des stocks de brut de 4,75 millions de barils lors de la semaine close le 21 octobre.
Les analystes prévoyaient une hausse de seulement 2 millions de barils, selon un consensus compilé par l’agence Bloomberg. Les observateurs attendaient dans la journée désormais la publication de l’EIA (Energy Information Administration, antenne du département américain de l’Énergie ou DoE), dont les données sur les stocks sont jugées plus fiables par les marchés.
Si la hausse des stocks était confirmée par l’EIA, elle annulerait à peu près la baisse surprise de la semaine dernière (de 5,2 millions de barils), et les cours pourraient accentuer leur baisse, prévenait Craig Erlam, de Oanda.
Par ailleurs, les analystes du marché restent sceptiques sur un éventuel rééquilibrage du marché voulu par l’OPEP. Car le cartel ne prend pas en compte les évolution de la production de quelques membres (le Nigeria et la Libye ont été exemptés de quota en raison de leur situation géopolitique) d’autant que les quota ne sont pas publiés depuis 2008.