Ce n’est pas là un souhait mais une condition posée par le plus grand producteur OPEP. Elle risque de faire capoter la réunion de Doha, dont l’ouverture a été retardée de quelques heures et dont l’issue positive semble incertaine.
La réunion Opep-non Opep, qui se tient aujourd’hui à Doha et devrait adopter le principe de gel de la production pour équilibrer un tant soit peu le marché pétrolier, a été retardée de six heures. L’Arabie Saoudite, premier producteur de l’Opep avec 11 millions de barils par jour (mbj), a surpris les participants par une position intransigeante: tous les pays membres de cette organisation, l’Iran compris, doivent accepter de geler leur production.
Pour rappel, l’Iran, deuxième producteur de l’Opep, avait exprimé à maintes reprises son refus d’appliquer une telle mesure ainsi que son désir de revenir à son niveau de production d’avant les sanctions occidentales.
Si les observateurs étaient optimistes à la veille de la réunion de Doha, même sans la participation de l’Iran, cette condition saoudienne bouleverse catégoriquement les pronostics, les producteurs Non-Opep, à leur tête la Russie, excluant tout gel de leur production sans la participation des pays de l’Opep.
Les Russes catégoriques
Ce sont les Russes et les Saoudiens qui portent la voix des producteurs Opep- et Non-Opep, respectivement.
Le ministre de l’Energie russe Alexander Novak a insisté, pour sa part, sur l’intangibilité des accords conclus le 16 février dernier sur le gel de la production à ses nivaux de janvier 2016.
Les douze pays de l’Opep ainsi que quatre producteurs Non-Opep, doivent s’entendre dans les heures qui viennent sur une solution sans l’Iran. Certains observateurs redoutent un échec à cause de cette condition saoudienne.
Le gel de la production pétrolière attendu devrait permettre d’écouler une partie des stocks pétroliers mondiaux responsables de la dégringolade des prix du pétrole entamée en juin 2014. Sans cet accord – mais aussi sans une baisse sensible de la production de pétrole de schiste américain – le marché pétrolier restera excédentaire jusqu’à 2017, selon les statistiques.