Le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, a présenté le projet de Loi de finances complémentaire (PLFC 2020) ce lundi, devant la commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN), qui n’a pas été convaincu par certains des amendements proposés, notamment en ce qui concerne la hausse des prix du carburant.
Dans le but de contrecarrer la baisse des ressources budgétaires affectée par la crise économique actuelle, le PLFC 2020, adopté le 10 mai dernier par le Conseil des ministres, tente de revoir le volume des subventions accordées à certains produits, notamment le carburant, en prévoyant une hausse des prix de l’essence et du gasoil (pour les véhicules diesel), respectivement de 3DA/litre et 5 DA/litre.
Interrogé par Maghreb Émergent sur les raisons du « Niet » opposé par ses collègues à cette mesure, le député siégeant au sein de cette même commission, Houari Tigharsi, estime qu’il s’agit en fait d’une décision qui aura pour conséquence de baisser davantage le pouvoir d’achat des citoyen, qui est déjà accablé de taxes. « Cette hausse représente un énième coup de hache donné au pouvoir d’achats des ménages algériens. C’est de l’inflation encouragée par la loi. » A martelé le parlementaire. Et d’ajouter : « Les responsables de ce secteur ont une drôle d’idée du citoyen algérien. A chaque fois qu’ils sont confronté à un problème, c’est à lui q’on demande un effort supplémentaire. »
D’autre part, le député FLN a extrapolé les effets de cette hausse sur le secteur du transport, qui selon lui, ne manquera pas d’impacter durement l’ensemble des activités qui s’y inscrivent, à commencer par le transport routier des personnes et des marchandises. « Si le PLFC 2020 est adopté sans un amendement de cette mesure, il faudra alors s’attendre à ce que les transporteurs interpellent le gouvernement sur une augmentation inéluctable des prix du transport public selon la distance et le trajet, comme ce fut déjà le cas en 2018. » A-t-il expliqué.