Le rapport annuel 2024 de la Cour des comptes révèle un panorama troublant des irrégularités financières. Malgré une apparente efficacité opérationnelle (96,8% des opérations programmées réalisées), l’institution a mis au jour de nombreux dysfonctionnements systémiques.
Concrètement, parmi les 1 089 actions menées, 15 rapports ont franchi un seuil critique, alertant les procureurs généraux sur des pratiques de gestion potentiellement délictuelles.
Dans le détail, 25 arrêts de mise en débet ont été prononcés dans le volet juridictionnel, traduisant des manquements graves dans la gestion des fonds publics. Ces arrêts représentent un montant total de 21,40 millions de dinars de préjudices financiers, révélant des défaillances profondes dans les mécanismes de contrôle.
En outre, la chambre de discipline budgétaire et financière a sanctionné 7 gestionnaires publics, infligeant des amendes d’un montant de 430 000 dinars. Qui plus est, 1 560 arrêts ont été rendus contre des ordonnateurs et comptables publics pour des retards ou des absences de dépôt de comptes, générant des amendes supplémentaires de 10,28 millions de dinars.
Ces chiffres traduisent non pas une simple inefficacité administrative, mais un système où les irrégularités financières semblent être devenues une pratique récurrente. La Cour des comptes met ainsi en lumière des mécanismes de gestion publique qui s’écartent dangereusement des principes de transparence et de responsabilité.
Surcroît de preuves, des 613 rapports de contrôle produits, 109 portent spécifiquement sur la qualité de gestion, pointant des dysfonctionnements structurels dans l’administration publique. L’institution met à nu un réseau de pratiques contestables qui sapent la confiance dans les institutions financières.
L.N