Le programme actuel des énergies renouvelables, dans sa première phase, portant sur la production de 3 GW d’énergie solaire sera financé par la Banque Nationale d’Algérie (BNA). Le coût de ce financement est estimé à plus de 400 milliards de DA (3 mds de dollars) a indiqué, mardi, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, lors de sa participation à la première édition- Algérie de l’étude « Global CEO Survey » du cabinet de conseil PwC..
Pour le reste du programme, portant sur la production de 15.000 MW à l’horizon 2035, le mode de financement devrait principalement reposer sur « le développement des projets en IPP (Independent Power Producer), avec des acteurs et opérateurs privés assurant le montage, le financement et l’exploitation des centrales », a encore avancé Arkab.
Des financements d’appoint auprès des établissements financiers algériens peuvent aussi être envisagés, a-t-il ajouté.
A terme, « nous disposerons d’un cadre propice, combinant mécanismes de financement publics et privés. L’Algérie disposerait des moyens nécessaires pour concrétiser son ambitieux programme de développement des énergies durables », a assuré le ministre.
L’hydrogène, « un objectif prioritaire »
Il a, dans le même sens, évoqué le développement de l’hydrogène, « un objectif prioritaire » pour le gouvernement, soulignant que l’Algérie aspirait à devenir un « hub énergétique majeur », en s’impliquant dans des projets pilotes visant à maîtriser l’ensemble de la chaîne de valeur de la production d’hydrogène.
Dans sa stratégie, l’Algérie compte développer progressivement l’hydrogène pour son utilisation dans des secteurs à forte consommation d’énergie tels le ciment, les fertilisants, le verre et l’acier, en premier lieu, et développer des grandes capacités à long terme pour produire et exporter 40 TWh (environ 2 millions de tonnes) d’hydrogène et ses dérivés, selon l’exposé du ministre.
Il a rappelé, à ce titre, la réalisation, en partenariat avec les sociétés allemandes, de deux (02) projets pilotes de production d’hydrogène vert sur les sites de Sonatrach à Arzew (50MW) et celui de Hassi Messaoud (4MW) pour tester la technique du transport de l’hydrogène.
En outre, a-t-il poursuivi, l’Algérie participe activement aux discussions avec ses partenaires européens pour la mise en place du South corridor H2, un projet ambitieux pour le transport de l’hydrogène renouvelable de l’Algérie vers l’Allemagne, via la Tunisie, l’Italie et l’Autriche, en utilisant les gazoducs existants et/ou de nouvelles interconnexions.
A long terme, le secteur prévoit même l’introduction de l’électronucléaire civil pour la production de l’électricité, une fois les conditions techniques et technologiques réunies, selon le ministre.
Par ailleurs, le pays entend poursuivre son rôle de fournisseur gazier majeur sur la scène internationale. « Le gaz restera une ressource clé accompagnant la transition énergétique », a souligné M. Arkab.